Catégorie : Faits divers

Avoir été sorti du pot-au-feu alors que la soupe n’était pas cuite [avwaʁ‿etɛ sɔʁti dy potofø‿alɔʁ kə la sup nɛtɛ pa kɥit]

Fig. A. Mal dégrossi.

[avwaʁ‿etɛ sɔʁti dy potofø‿alɔʁ kə la sup nɛtɛ pa kɥit] (loc. bêt. CUIS.)

On connaît le rôti trop cuit, la pâte mal levée, le cake aux olives sec comme les couilles à Taupin, la béchamel pleine de grumeaux… Mais peu d’expressions culinaires décrivent avec autant de tendresse vache l’inachevé que celle-ci : avoir été sorti du pot-au-feu alors que la soupe n’était pas cuite.

Battre le pavé [bɑtʁ lə pa.ve]

Expression surannée pour évoquer l’art de marcher sans fin, ni but précis, mais avec une certaine dignité dans la semelle.

Fig. A. Philosophe battant le pavé.

[bɑtʁ lə pa.ve] (loc. mob. PHILO.)

Aucune violence n’a été exercée sur le pavé battu dont il est question ici. Dans une époque où le moderne se choque à la moindre occasion, la précision était de mise afin d’exposer sereinement l’expression battre le pavé.

Se dérouiller les crochets [sə də.ʁu.je le kʁɔ.ʃɛ]

Expression argotique tombée des mandibules d’un titi affamé

Fig. A. L’heure de se dérouiller les crochets.

[sə də.ʁu.je le kʁɔ.ʃɛ] (loc. boustif. AFFAM.)

L‘homme suranné affamé après une matinée passée à turbiner ne disait pas « je vais manger » — trop poli, trop plat, trop fade.

À Pâques ou à la Trinité [a pɑk‿u‿a la tʁinitɛ]

Fig. A. Lapin prêt à s’y mettre.

[a pɑk‿u‿a la tʁinitɛ] (loc. temp. SIN. DI.)

E xpression calendaire de la procrastination éternelle, du délai sans fin, du rapport sine die qui dit poliment qu’on n’y est pas, qu’on n’y sera sans doute jamais, et qu’en tout état de cause, ce ne sera pas demain la veille.

Casser du sucre sur le dos [kase dy sykʁ syʁ lø do]

Fig. A. Casseuses de sucre.

[kase dy sykʁ syʁ lø do] (loc. com. RAG.)

Homo homini lupus est, professait Plaute. « L’homme est un loup pour l’homme » (pour ceux qui n’ont pas pris l’option latin au collège). Sous ses dehors civilisés et ses manières policées, il est en effet toujours prêt à dévorer son semblable pour peu qu’un os bien juteux (ou une promotion professionnelle en tant que responsable de la photocopieuse du 3e étage) se présente.

Être du nanan [ɛtʁ dy nanɑ̃]

Fig. A. C’est du nanan.

[ɛtʁ dy nanɑ̃] (loc. plais. BONB.)

Quand la langue fait dans le goûtu, ses expressions sont comme des bouchées fondantes de praline ou des cuillerées de confiture maison : elles se savourent et elles laissent derrière elles un parfum de douceur inimitable. C’est du nanan appartient à cette catégorie.