Catégorie : Faits divers

Avoir du chien [avwaʁ dy ʃjɛ̃]

Fig. A. Avoir du chien et avoir un chien.

[avwaʁ dy ʃjɛ̃] (LOC. DESUET. SEXY.)

Avoir du chien est l’une de ces expressions dont le sens ne se dévoile pas immédiatement, surtout lorsqu’on sait que l’animal qu’elle inclut n’a rien à voir avec l’un de nos 50 millions d’amis. Et ce n’est pas plus mal compte tenu de l’odeur de certains d’entre eux après une balade pluvieuse, mais ceci est une autre histoire.

Envoyer sur les roses [ɑ̃vwaje syʁ le ʁoz]

Fig. A. Ceci n’est pas un bouquet de roses (mais un importun éconduit).

[ɑ̃vwaje syʁ le ʁoz] (DEG. OPPORT. FLEUR.)

Expression délicieusement fleurie des temps surannés, envoyer sur les roses consiste en l’art subtil de se débarrasser avec élégance et fermeté d’un importun qui ne saisit ni les regards appuyés, ni les yeux levés au ciel, ni les silences éloquents.

Se graisser la patte [sø gʁese la pat]

Fig. A. Amis se graissant la patte.

[sø gʁese la pat] (CORRUPT. MARCH. PUBLIC.)

Parmi les nombreuses expressions françaises qui évoquent les rouages invisibles du pouvoir, se graisser la patte occupe une place de choix. Elle résume en une image aussi parlante que collante ce petit coup de pouce bien huilé qui permet à certains d’avancer plus vite que d’autres.

Régler ça au chausse-pied [ʁegle sa o ʃospje]

Fig. A. Chausse-pied.

[ʁegle sa o ʃospje] (LOC. CORDONN. BOUR.)

Dans l’arsenal des expressions que nous ont léguées les anciens qui ne faisaient pas dans la dentelle, régler ça au chausse-pied occupe une place de choix, quelque part entre forcer comme un âne et y aller à la truelle.

Se torcher le cul avec un boulon [sø tɔʁʃe lø ky avɛk œ̃ bulɔ̃]

Fig. A. Manoeuvre s’en torchant le cul avec un boulon.

[sø tɔʁʃe lø ky avɛk œ̃ bulɔ̃] (LOC. MEPRIS. CROT.)

Il est des expressions qui par leur seule évocation provoquent une réaction immédiate.

Se torcher le cul avec un boulon appartient à cette famille où l’incongruité le dispute à la cruauté visuelle. Il faut dire que l’image est éloquente : s’essuyer le séant souillé avec un objet aussi inadapté qu’un boulon, c’est l’assurance d’une expérience pour le moins désagréable, voire douloureuse.

Manger la soupe sur la tête de quelqu’un [mɑ̃ʒe la sup syʁ la tɛt dø kɛlkœ̃]

Un faux tableau de Magritte avec de la soupe au-dessus de la tête d'un homme.

Fig.A. Manger la soupe sur la tête de quelqu’un.

[mɑ̃ʒe la sup syʁ la tɛt dø kɛlkœ̃] (LOC. DEPREC. TAIL)

Puisque chez ces gens là la taille a toujours compté¹, allant jusqu’à s’avérer marqueur social – plaçant le noble au-dessus du roturier et le colosse au-dessus du gringalet –, elle s’est sans surprise glissée dans la langue en faisant des grands slurp pour produire quelques images savoureuses.