Mettre un brocco [mɛtʁ œ̃ brocco]

Fig. A. Les Apaches.

[mɛtʁ œ̃ brocco] (loc. largo. BAST.)

L‘escarpe des fortifs’, le rôdeur de barrière, qu’il soit des Gars de Charonne ou de la bande des Quatre Chemins ne fait pas dans la dentelle quand il s’agit de faire valoir son point de vue. L’Apache en désaccord n’hésite pas en effet à mettre un brocco, histoire d’argumenter. La Belle Époque c’est aussi du bourre-pif, de la taloche, de la nasarde, pas que de la java ou de la valse chaloupée.

Le chercheur en suranné aura beau se démener, jamais il ne trouvera si c’est un bolo-punch, un crochet ou un uppercut que l’expression mentionne de son brocco peut-être venu d’Italie, vu que le marlou n’est pas causant et qu’il ne fait pas vraiment dans l’étymologie quand il refile de la mornifle.

S’il jacte ainsi c’est que l’argot est son dico. Plutôt que molester (trop rupin), commotionner (trop médical), ou estourbir (trop littéraire), le galapiat préfère mettre un brocco, rapport que c’est plus sec, que ça claque mieux. L’ahimsa du Mahatma c’est pas son fort au mec de Ménilmuche. Lui il travaille dans la nuisance, dans le dommage et la blessure.

Fig. B. Joseph Pleigneur, dit Manda, après avoir mis un brocco à Paulo l’Arrangeur.

Mettre un brocco ne survivra guère à l’apacherie mise au ban et au bagne par l’action de la maison poulaga, elle-même promouvant des formes originales du langage et qu’on ne pourra dès lors suspecter d’avoir voulu faire table rase de cette phraséologie fleurie.

L’expression disparaîtra comme elle était apparue : sans que l’on sache comment.

 

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