Se torcher le cul avec un boulon [sø tɔʁʃe lø ky avɛk œ̃ bulɔ̃]

Fig. A. Manoeuvre s’en torchant le cul avec un boulon.

[sø tɔʁʃe lø ky avɛk œ̃ bulɔ̃] (LOC. MEPRIS. CROT.)

Il est des expressions qui par leur seule évocation provoquent une réaction immédiate.

Se torcher le cul avec un boulon appartient à cette famille où l’incongruité le dispute à la cruauté visuelle. Il faut dire que l’image est éloquente : s’essuyer le séant souillé avec un objet aussi inadapté qu’un boulon, c’est l’assurance d’une expérience pour le moins désagréable, voire douloureuse.

Le Mec des mecs [lø mɛk de mɛk]

Le Mec des mecs est l'appellation argotique de dieu.

Fig. A. Mec des mecs.

[lø mɛk de mɛk] (ARG. DIEU.)

Dans le grand bazar de la langue française où l’argot se plaît à travestir le sacré et peut se permettre de  tutoyer les puissants, le Mec des mecs trône au sommet du panthéon des appellations gouailleuses.

Manger la soupe sur la tête de quelqu’un [mɑ̃ʒe la sup syʁ la tɛt dø kɛlkœ̃]

Un faux tableau de Magritte avec de la soupe au-dessus de la tête d'un homme.

Fig.A. Manger la soupe sur la tête de quelqu’un.

[mɑ̃ʒe la sup syʁ la tɛt dø kɛlkœ̃] (LOC. DEPREC. TAIL)

Puisque chez ces gens là la taille a toujours compté¹, allant jusqu’à s’avérer marqueur social – plaçant le noble au-dessus du roturier et le colosse au-dessus du gringalet –, elle s’est sans surprise glissée dans la langue en faisant des grands slurp pour produire quelques images savoureuses.