Galimatias [ɡalimatja]

Galimatias

Fig. A. Expert en galimatias à la tribune.

[ɡalimatja] (n.m. LAT.)

Allez savoir pourquoi, j’ai récemment pris en pleine poire un galimatias de derrière les fagots. Et dire que je l’avais oublié depuis si longtemps ce suranné là !

Le mot magique [lə mo maʒik]

Fig. A. L’un des nombreux mots magiques.

[lə mo maʒik] (gr. nom. LITT.)

Le mot magique !

Que ne l’ai-je entendu demandé par ma mère ce petit mot magique.

Il avait le pouvoir merveilleux de m’ouvrir toutes les boîtes à bonbons et il savait aussi m’accorder les grâces qu’un sourire ne pouvait déclencher à lui seul, malin que j’étais. Le mot magique. Le mot magique. Psalmodiée tel un mantra, son exigence rendait possible des actes volontaires de la part de ceux auxquels il s’adressait; quelle puissance il avait ce mot magique, ce simple s’il-vous-plaît.

Est-ce aussi parce qu’il est suranné qu’il est susurré si gentiment par ce Petit Prince venu d’ailleurs, si charmant et pressant ? Pour lui aussi, le mot magique est la clef d’entrée dans le monde des grandes personnes, si fascinant mais finalement si compliqué, sans dessus-dessous.

– S’il vous plaît… dessine-moi un mouton !

Hein !

Dessine-moi un mouton…

Je dis au petit bonhomme que je ne savais pas dessiner. Il me répondit :

– Ça ne fait rien. Dessine-moi un mouton.

Alors j’ai dessiné.

La malle-cabine [mal kabin]

Fig. A. Prêt pour le départ. Archives perso. Olivier Genevois.

[mal kabin] (n.f. VOY.)
La malle-cabine nous provient des voyages au long cours, des paquebots majestueux¹, des avions qui n’arrivèrent jamais, des porteurs de bagages de l’Orient Express.

Une vie de patachon [yn vi də pataʃɔ̃]

Une vie de patachon

Fig. A. Chez Mohammed couscous derrière les fagots.

[yn vi də pataʃɔ̃] (expr. FAM. ARG.)

Puisque la vie doit continuer pour botter le cul aux barbares, je me propose de l’y aider modestement en ressortant du placard suranné l’expression d’une vie de patachon, cette vie qu’ils exècrent, cette vie pleine de joie et de libations, cette vie de robes légères et de grosses rigolades, cette vie pour laquelle le Parisien (qu’il soit né d’ici ou d’ailleurs) semble posséder certaines dispositions¹.

100 km/h [100 km/h]

Fig. A. La vitesse folle.

[100 km/h] (nbre. NUM. AUTO.)

Le nombre est lâché, magique, fascinant. 100. L’échelle si folle s’affole. Des kilomètres par heure ! Cent kilomètres par heure, 100 km/h pour les intimes. Une vitesse incroyable ! A l’époque surannée bien entendu.

Oui mes amis, sachez que 100 km/h a su impressionner en son temps. Il fut une référence, un stade quasi ultime, un objectif suprême, un must, une quête, un Graal. Ceux qui les avaient atteints étaient adulés tels les héros antiques, les femmes se jetaient à leurs pieds (nues), les hommes puissants se prosternaient ! Table leur était ouverte à satiété dans les plus grands restaurants et les vins nobles coulaient à flots.

Un temps suranné vous dis-je, aujourd’hui où la moindre Fuego¹ vous propulse bien au-delà sans pour autant vous transformer en admirable. Que voulez-vous, notre époque est blasée, plus encore elle combat l’aventure : pas plus tard qu’hier je me suis fait flasher sur la route, puni par un médiocre 90 km/h à respecter.

Je m’en fiche je continuerai à approcher les 100 km/h, dussé-je passer pour suranné.

¹Oui, ami lecteur, j’admets fort volontiers le caractère intrusif d’une telle référence automobilistique mais c’était pour marquer mon dédain.