Catégorie : Faits divers
Le lapin du métro [le lapê dy métro]
[le lapê dy métro] (pers. célèb. RATP)
“Attention ! Ne mets pas tes mains sur la porte, tu risques de te faire pincer très fort”¹.Que tu sois un poulbot de la butte ou de la Porte d’Orléans tu as lu ces deux phrases des milliers de fois. Mieux encore, ce sont les premiers mots que tu as déchiffrés avec une immense fierté (à voix haute, faisant au passage se bidonner des dizaines de voyageurs engoncés dans leurs sombres pensées métro-boulot-dodo). Et si tes souvenirs de Paname sont ceux d’une visite que tu effectuas avec ta classe de CM2 de l’école des garçons de Saint-Affrique, tu l’as aussi gravée dans ta mémoire.
Prendre un va-te-laver [prâdr ê vatlavé]
[prâdr ê vatlavé] (loc. verb. HYG.)
Une querelle régionale et néanmoins sise aux antipodes oppose parfois les tenants de cette expression surannée que voici. Les uns la tiennent pour néo-calédonienne, les autres l’affirment locale du paisible bocage où paissent les vaches que nous chantaient Stone et Charden.Berlingot [bèrlêɡo]
[bèrlêɡo] (n. multip. NESTL.)
Le mot a plusieurs acceptions. Toutes sont surannées. Nous devrons les étudier une à une bien qu’en vérité seule l’une d’entre elles m’intéresse particulièrement. Mais c’est la rigueur scientifique et la glose qui nous guident, aucunement la sophistique. Allez zou, au boulot.Barbacole [baʁbakɔl]
[baʁbakɔl] (n. masc. SCOL.)
Faux ami ! Si vous pensiez que voici venir les Barbapapa, toujours contents Papa et Maman Barbapapa, et leurs enfants les p’tits et les grands, se transformant à volonté ronds ou carrés, eh bien vous vous trompiez.Le mot au chevet duquel nous allons nous pencher se contrefiche de Barabapapa tout rose plus rose qu’une rose, de Barbamama plus noire qu’une rose noire, de Barbibulle le jaune, de Barbalala verte comme une pomme et même de Barbotine, cet ange à la couleur des oranges¹.
Bélître [bélitr]
[bélitr] (n. m. VIL.)
La piétaille quémandeuse, le vil, le moins que rien ont leur synonyme suranné dont il est peut probable que vous usiez souvent, à moins que vous ne travailliez votre répertoire des classiques (Cyrano de Bergerac, Le médecin malgré lui¹).Selon la légende, un Germanopratin bronzé à velours côtelé serait le dernier à l’avoir employé, peu avant que le Flore ne devienne un repère pour touristes atlantistes en goguette à Paris, dans une période que la datation au carbone 14 situe avant 1986.
Bernique [bèrnik]
[bèrnik] (exp. adv. COQUIL.)
Très complexe d’usage, il est probable que le mot suranné que voici ait disparu par grande méconnaissance de ses cas d’employabilité.Il faut dire qu’avec son homonyme gastéropode prosobranche, coquillage comestible vivant dans la zone de balancement des marées, il partait avec un certain handicap. Au temps du suranné on savait cependant le placer (notamment en normando-picard, eh oui !) là où la modernité a préféré renoncer à l’utiliser.
Pique nique-douille [pik nikduj]
[pik nikduj] (plouf MATH.)
Naïf j’étais, naïf je suis resté, naïf je demeurerai. J’y ai pourtant cru, au hasard de la plouf, et lorsque c’était moi qui devait m’y coller je maniais la formule avec l’innocence et la sincérité de l’enfant d’honneur qui tient la traîne de la robe virginale de la mariée. Plouf-plouf🎶.
Las, j’étais déjà mauvais en maths, bien incapable de compter le nombre de pieds de cette plouf et de le diviser instantanément par celui des participants pour désigner directement l’éliminé. Naïf vous dis-je.
Grosse Bertha [ɡros bèrta]
[ɡros bèrta] (prén. BOUM)
Peuple belliqueux que celui de France qui honni l’Anglois et se gausse du Germain tant qu’il le peut.
Dès qu’il s’agit d’aller se colleter on peut compter sur les Gaulois, les Francs, et plus largement les Ésubiens, les Segobriges, les Salasses, les Bledontii, les Eguitures, les Gallites, les Nemetures, les Nerusiens, les Védiantes, les Velaunes, les Ambrons, les Avatiques, les Bodiontiques, les Brigianiens, les Capillates, les Nemalones, les Oratelli, les Pedemontani, les Tritolles, les Vergunnes, les Vordenses, les Graiocèles, les Ceutrons, les Nantuates, les Sédunes, les Ubères, les Véragres, les Tricastini, les Voconces, les Memini, les Albiques, les Cavares et bien évidemment les Salyens, qui, rappelons-le, forment tous nos ancêtres.
La bailler belle [la bajé bèl]
[la bajé bèl] (prem. gr. PINOCH.)
Vous savez combien je tiens à l’accent circonflexe, lui qui montre toute la profondeur de l’abîme lorsqu’il le chapeaute, jusqu’à faire entendre l’écho de celui ou de celle qui s’y est enfoncé en voulant le supprimer.Adoncques me direz-vous car vous êtes fins lettrés. J’y viens mes amis, j’y viens, laissez-moi le temps de m’expliquer.