Catégorie : Faits divers

Ne pas être rendu à Loches [ne pa ètre rãdy a lòS]

on n'est pas rendu à Loches

Fig. A. Loches. D943.

[ne pa ètre rãdy a lòS] (loc. verb. DISTAN.)

« Ville d’art et d’histoire, classée parmi les Plus Beaux Détours de France, Loches possède une étonnante richesse patrimoniale qui fait d’elle une cité médiévale d’exception au cœur des Châteaux de la Loire bla-bla-bla, bla-bla-bla » nous serine l’édile¹, en bon VRP de sa localité.

Attraper la fève [atrapé la fèv]

Attraper la fève

Fig. A. Baston et fèves à gogo.

[atrapé la fèv] (gr. verb. PÂTISS.)
Or, myrrhe et encens à foison dans les bagages de Gaspard, Melchior et Balthazar, rois mages venus visiter un marmot nouveau né, se transformèrent au XVIIIᵉ siècle en petit Jésus de porcelaine glissé dans une galette, puis en bonnet phrygien de même matière, et enfin en tout en n’importe quoi de plastique, générant une passion fabophile sur laquelle se pencheront probablement les savants des temps futurs (mais ceci est une autre histoire).

Fesser ses poules [fésé sé pul]

Fesser ses poules

Fig. A. La fessée d’une poule. Carnaval. XVIIᵉ siècle.

[fésé sé pul] (loc. verb. COTCOT.)

Pas question en cette définition d’une quelconque allusion à un maquereau violent corrigeant ses gagneuses d’une claque d’arrière-train. Rien non plus sur les phantasmes tarifés de domination sur call-girl consentante, rassurez-vous. Et pas davantage de contrainte exercée sur les plumes de quelque pondeuse de basse-cour que ce soit.

Europe Stop [öròp stop]

Fig. A. Un Pascal de l’enveloppe d’Europe Stop.

[öròp stop] (n. com. RADIO.)

Qui croise la Renault 16 orange décorée de son énorme Europe 1 noir occupant deux portières peut finir sa journée lesté de 10 000 Francs¹, soit environ la moitié du salaire annuel moyen d’un employé ! Autant dire que ça vaut la peine de coller un autocollant bleu clinquant avec le même logotype que sur la R16 et d’écouter la radio.

Être un devin de Montmartre [ètr ê devê de môtmartr]

Fig. A. La rue Foyatier au petit matin.

[ètr ê devê de môtmartr] (loc. verb. LEPI.)

L‘une des caractéristiques de la langue surannée est celle de son utilisation dans un territoire strictement défini, la frontière étant, comme en toute autre chose, celle de l’incompréhension et donc potentiellement celle de la discorde.

Entrez à vos risques et périls en pays poulbot.

Micmac [mikmak]

Fig. A. Castor à chapeau en train de magouiller.

[mikmak] (n. pr. COMPLEX.)

L‘inextricable imbroglio des formalités administratives françaises pour quelque action officielle que ce soit, aurait dû à lui seul signifier confusion. Ainsi la langue se serait-elle dotée, par exemple, d’un séduisant adminimbroglio pour décrire la chose. C’eut été amusant.

Je veux mon neveu [Ze vö mô nevö]

Je veux mon neveu

Fig. A. « Alphonse, un Picon ? Je veux mon neveu ! ». 1868. Le Balto, Paris.

[Ze vö mô nevö] (loc. interj. OUI)
Faire entrer son interlocuteur dans le cercle intime et familial n’est pas la fonction principale de l’acquiescement tonitruant que nous scrutons attentivement ci-après. Présentons-nous cependant à la grande famille des mots, un petit peu dans la peau d’un beau-frère que l’usage de l’expression en question pourrait laisser deviner.

Petit bleu [peti blö]

Fig. A. « Je vous aime ». NNNN (fin de transmission).

[peti blö] (gr. nom. P&T)

Selon votre degré personnel de surannéité, il est possible que cette définition vous évoque plus facilement le petit peuple imaginaire et sympathique des Schtroumpfs créé par Peyo en 1958 qu’un élément de la correspondance généralement annonciateur d’excellentes ou terribles nouvelles.

Se refaire la cerise [se refèr la seriz]

Se refaire la cerise

Fig. A. Cerises.

[se refèr la seriz] (gr. verb. CLAFOUT.)

Dans le verbe qui compose l’expression surannée qui nous vaut l’honneur de votre présence attentive en ces lignes, le préfixe est important et surtout questionnant. « Re » indique-t-il un retour au point de départ ou une répétition dans le cas d’étude que nous parcourons ensemble ? L’ensemble est complexe, décortiquons.

C’est plus fort que le Roquefort [sè ply fòr ke le ròkfòr]

C'est plus fort que le Roquefort

Fig. A. Brebis Lacaune avant la traite.

[sè ply fòr ke le ròkfòr] (phra. exclam. FROM.)

Dans l’esprit brumeux et parfois confus des vieux cons surannés à l’écoute altérée, se brouillent des formules dont les unes sont publicitaires et les autres populaires. Ainsi le célèbre slogan datant des années 70, Roquefort d’abord, Roquefort d’accord (l’assonance étant une sorte de Graal dans la publicité celui-ci fut longtemps considéré comme un chef d’œuvre), peut-il être parfois pris pour la locution qui va nous occuper ici.