Catégorie : Faits divers

Civette [sivèt]

La civette du Palais Royal est la première, l'historique : elle date de 1716

Civette

Fig D. Vos luttes partent en fumée. Alain Bashung.

[sivèt] (n. fém. TABA.)
Chaque année des hommes et des femmes disparaissent en allant chercher des cigarettes.

Quand je dis disparaissent je ne suis pas en train de vous raconter que fumer tue, vous le saviez déjà et si vous avez choisi de vous intoxiquer je ne serai pas prosélyte en bonne santé. Ils disparaissent au sens propre du terme, comme par magie. Happés par un ailleurs sans doute meilleur, ils choisissent de tout quitter. Si c’est pour une histoire d’amour, pour une passion, je leur donne raison.

Avoir un nom à coucher dehors [avwar ê nô a kuSé deòːr]

Avoir un nom à coucher dehors

Fig. A. Riche marchand Genevois et contant fleurette à la fille de l’auberge. Collec. privée.

[avwar ê nô a kuSé deòːr] (expr. fig. MOQU.)

Avant la tête du client il y a le nom du client. Et si l’habit ne fait pas le moine, le patronyme fait la réputation en ce bon Moyen-Âge bien suranné comme nous l’aimons en cette docte Encyclopédie.

Défense d’afficher sous peine d’amende [défâs dafiSé su pèn damâːd]

[défâs dafiSé su pèn damâːd] (DURA LEX.)
Les interdictions ayant une très nette tendance à prendre de plus en plus de place dans la modernité, il est intéressant de souligner lorsque l’expression de l’une d’entre elles s’en va reposer en surannéité. Je vous vois yeux écarquillés vous demandant de quoi il peut s’agir et je comprends votre surprise mais oui, il est des énoncés de lois et règlements devenus désuets.

Croquer le marmot [kròké le marmo]

Fig. A. Anne et sa sœur mal mariée attendant que Barbe bleue soit occis.

Fig. A. Anne et sa sœur mal mariée attendant que Barbe bleue soit occis.

[kròké le marmo] (verb. intr. 1er grou.)
Les enfants sont formidables, comme nous le disait le bon Jacques Martin tous les dimanches dans son école des fans des années surannées.

Enfin plus précisément « Les enfants sont formidables à la télévision parce que dans la vraie vie ils ne font rien qu’à nous casser les pieds et à nous empêcher de prendre l’apéritif au calme en bouffant toutes les cacahuètes avec leurs mains crados » était la citation dans toute son entièreté mais la politique nataliste soutenue par les divers gouvernements français ne l’a jamais autorisé à nous la faire entendre¹.

Quel aria ! [kèl arja]

Fig. A. Chambre de l’enfant idéal.

[kèl arja] (exclam. BORDE.)
Je préciserai en amuse-bouche que le mot que vous allez rencontrer à nouveau dans ces lignes (je dis « à nouveau » car il est peu probable que vous ne l’ayez croisé depuis un bail) est du genre masculin. Mes oreilles d’enfance qui l’ont parfois entendu le croyait féminin, je ne sais pas vraiment pourquoi et je n’entrerai même pas dans un débat sur la chose car je préfère éviter les foudres féministes toujours promptes à me brûler en place publique pour ce qu’elles considèrent comme incartade. Ceci était donc juste une légère introduction ménageant un suspense haletant.

Compère-loriot [kôpèrlòrjo]

Phot. A. Jeune garnement en observation. Collec. privée.

[kôpèrlòrjo] (gr. n. SENS.)
Avant, c’est à dire en ces temps lointains et surannés, le garnement n’avait accès à toute information, de quelque nature qu’elle soit, que par l’observation, la rumeur et la documentation imprimée. Je veux signifier par là aux plus jeunes des lecteurs de ce modeste dictionnaire pédagogique que les précepteurs électroniques que sont vos amis algorithmes des firmes de Palo Alto ou d’ailleurs n’existaient pas.

Eh oui, ça jette un froid.

Le jardin des pontes [le Zardê dé pôt]

Fig. A. Y a d’la rumba dans l’air.

[le Zardê dé pôt] (gr. n. JEU)
Cest un suranné printanier qui nous convie aujourd’hui à l’étudier. Et pour palabrer tranquillement il nous attend dans le jardin, à la française ou à l’anglaise, ce sera comme vous voudrez. Venez vous asseoir sous le grand arbre, nous y serons bien à l’ombre. Avant peut-être de nous y retrouver à nouveau, à l’ombre.

22 voilà les flics [vêt-dö vwala lé flik]

22 voilà les flics

Figure. F. Contrrrôle du véhicule. Archives Gendarmerie Nationale.

[vêt-dö vwala lé flik] (interj. exclam. TAÏAU.)

Quand la maréchaussée pointait le bout du nez ou plutôt celui de son bâton, le monte-en-l’air, l’arnaqueur, le rat d’hôtel, le malandrin avaient comme surannée exclamation en guise d’annonce de débandade celle du 22 voilà les flics. C’est en tout cas ce que me racontaient les films et les bouquins.

N’en jetez plus, la cour est pleine [nâ Zeté ply, la kur è plèn]

N'en jetez plus, la cour est pleine

Fig. A. Troubadour éconduit par la mort. Allégorie.

[nâ Zeté ply, la kur è plèn] (exclam. ÉNERV.)

Quand ça déborde, quand j’en peux plus, quand c’est la fin, d’un tout, d’un rien, quand vraiment ça m’énerve, ça m’exaspère, ça me fiche les abeilles, quand vous dépassez la limite, quand ça m’agace ou ça m’irrite, quand j’suis chafouin, quand j’ai envie de tout jeter, quand ça me tape sur le système, quand aussi ça me court un peu trop sur le haricot, quand ça me gonfle (et souvent ça me gonfle), parce que je suis un Vieux con du Club des surannés, je dis : n’en jetez plus, la cour est pleine.

Mener une vie de bâton de chaise [mené yn vi de batô de Sèz]

Fig A. Chaise à porteurs et ses bâtons.

[mené yn vi de batô de Sèz] (gr. n. FIESTA.)

Il est dans la langue surannée quelques analogies qui laisseront pantois le béotien moderne mais feront le régal du praticien classique. Si l’on peut être choqué par les œufs en couille d’âne, si l’on peut hésiter à aller chez le merlan, s’il est toujours délicat de se faire empapaouter, il est déconcertant de mener une vie de bâton de chaise.