Médor [médòr]

Fig. A. Médor, Youki et Beethoven.

[médòr] (n. pr. CANIS)

Le dernier qui a lu Orlando furioso, poème épique en vers hendécasyllabes de Ludovico Ariosto, dit l’Arioste, pourrait témoigner de l’existence de Médor comme prénom d’un soldat sarrasin (qu’Angélique épousera malgré le fol amour du chevalier Roland, mais ceci est une autre histoire).

Être pressé comme un lavement [ètre présé kòm ê lavmâ]

Être pressé comme un lavement

Fig. A. Colon lavé de Louis XIII.

[ètre présé kòm ê lavmâ] (loc. verb. CACA.)

Il aura fallu attendre que le XVIIe siècle (toujours tout feu tout flamme en matière d’innovations amusantes) invente l’injection colonique d’un liquide par voie rectale avec une seringue à piston pour que naisse le clystère.

Avoir un nez qui a coûté cher à mettre en couleur [avwar ê né ki a kuté Sèr a mètr â kulër]

Fig. A. — Spéculateur : « c’est un nez qui a coûté cher à mettre en couleur, vous le revendrez bien assez tôt à prix d’or »

[avwar ê né ki a kuté Sèr a mètr â kulër] (loc. nas. CYRAN.)

Il fait rire les petits et les grands avec ses chaussures immenses, ses tartes à la crème, sa fleur arroseuse et ses diatribes surjouées. « Ah la la la la la laaaaaaaa, c’est pas le président de la Républiquuuueuh [rires], c’est le cloooooooowneuh ! » [rires].

Rires et pourtant, chacun sait qu’Auguste cache derrière son nez rouge une trogne d’ivrogne à qui l’éthylisme permet tous les blasphèmes.

Avoir les patates au fond du filet [avwar lé patat o fô dy filè]

Avoir les patates au fond du filet

Fig. A. Patate (chaude) au fond du filet. Allégorie.

[avwar lé patat o fô dy filè] (loc. verb. PATATA.)

Lorsque deux écoles se disputent le sens d’une expression surannée, il nous appartient en tant que Dictionnaire raisonné des mots surannés et expressions désuètes d’exposer chaque acception pour, peut-être, départager les prétendants.

Plaisanterie de garçon de bains [plèzâtri de ɡarsô de bê]

Fig. A. Bains sulfureux.

[plèzâtri de ɡarsô de bê] (gr. nom. HUM.)

L‘humour a des degrés. Le second, pas facile à atteindre pour tout le monde, et le premier où zéro + zéro = la tête à Toto.

L’humour a parfois sa couleur : noire (souvent quand en réalité elle est plutôt une douleur, mais ceci est une autre histoire).

L’humour a son corps de salle de garde quand il devient trivial et l’humour a son loufiat distributeur de serviettes et savon pour son niveau rase-motte.

En avoir sous les bigoudis [ân- avwar su lé biɡudi]

Fig. A. Chrysale, Acte II, scène 7.

[ân- avwar su lé biɡudi] (loc. capill. COIFF.)

Il n’est pas bien honnête, et pour beaucoup de causes,
Qu’une femme étudie et sache tant de choses,
faisant – mauvaise – foi depuis 1672 et la tirade de Chrysale (in Les femmes savantes, Acte II, scène 7), il est logique que le langage suranné ait repris un peu de cet esprit pour souligner celui des femmes.