Être décontrasté [ètre dékôtrasté]

Garcimore

Fig. A. Garcimore faisant disparaître Tac dans une théière avec l’aide de Tac-Tac.

[ètre dékôtrasté] (Néol. MAGI.)

Rare néologisme datant des années surannées, être décontrasté s’est bâti sur l’œuvre fou-riante commune de José Garcia Moreno, dit Garcimore, et Denise Fabre, speakerine chargée de meubler les temps morts télévisuels pendant lesquels on s’agite en régie pour recoller la bande magnétique d’une cassette rebelle.

Baise-en-ville [bèzâvil]

Baise-en-ville

Fig. A. Homme du bourg.

[bèzâvil] (n. comp. MAROQ.)

Entre Front Populaire, affaire Stavisky, ligues d’extrême droite et crise économique, les années 30 qui succèdent aux années folles (Joséphine Baker, La Closerie des Lilas, Montparnasse, Montmartre…) vont faire monter la pression.

La carte orange [la kart òrâZ]

Carte orange

Fig. A. Usager n’ayant pas validé son coupon de carte orange.

[la kart òrâZ] (n. com. RATP.)

Un chat est un chat et sera dénommé comme tel.

Les années surannées, peu sensibilisées à la mercatique et à ses chemins modernes d’expérience client et de notoriété top of mind, appelaient les choses par leur nom, dédaignant toute la valeur ajoutée de la créativité nominale.

Fait avec de la colle et des ciseaux [fè avèk de la kòl é dé sizo]

Fig. A. Dévorée par les chiens. Les Faits-Divers Illustrés, n°70 du 21 février 1907.

[fè avèk de la kòl é dé sizo] (loc. verb. COP. COL.)

Il est à se demander si le langage suranné n’avait pas tout prévu du futur, des techniques numériques, de sa propre disparition même. Et que doté d’une intuition créative sans pareil il avait posé les bases des banalités à venir.

Debout les crabes la mer monte [debu lé krab la mèr môt]

Fig. A. Cosme de Médicis, fondateur de la dynastie des Médicis et de leur devise festina lente.

[debu lé krab la mèr môt] (loc. imp. ADO.)

L‘usage géographiquement et temporairement restreint de l’expression étudiée ci-dessous explique en grande partie sa chute en désuétude.

Il est en effet nécessaire, pour l’utiliser, de se trouver en bord de mer en période estivale et d’avoir sous la main quelques adolescents fatigués étirant leur grasse matinée jusqu’aux environ de treize ou quatorze heures du matin.

Avoir l’aiguille à midi [avwar léɡÿij a midi]

Fig. A. Un peu avant midi.

[avwar léɡÿij a midi] (loc. hora. HORLOG.)

La pendule de l’entrée s’est arrêtée sur midi à ce moment très précis où tu m’as dit je vais partir (et puis tu es partie, j’ai cherché le repos, j’ai vécu comme un robot, mais aucune autre n’est venue remonter ma vie) nous chantait le poète populaire des années surannées en faisant des petits pas avant-arrière et des moulinets avec les bras.

C’était chez Maritie et Gilbert Carpentier mais c’est une autre histoire.