Se faire porter pâle [sə fɛʁ pɔʁ.te pal]

se faire porter pâle

Fig. A. Commission médicale sceptique examinant un glandeur.

[sə fɛʁ pɔʁ.te pal] (MILI. MALAD.)

Expression issue du jargon militaire, se faire porter pâle signifiait, au XIXe siècle, se faire inscrire sur la liste des malades sans être vraiment malade — histoire de sécher l’appel, l’exercice ou la corvée de patates.

À fond les ballons [ a fɔ̃ le balɔ̃]

Fig. A. 100 km/h sur une nationale.

[ a fɔ̃ le balɔ̃] (VIT. VIE.)

Il fut un temps où vitesse maximale et enthousiasme débordant étaient loués, la retenue n’étant pas alors une caractéristique enviable si ce n’est pour celui qui envisageait une carrière dans les ordres.

Être un Tartuffe [ɛtʁ œ̃ taʁ.tyf]

Fig. A. « Je suis choqué ». Tartuffe.

[ɛtʁ œ̃ taʁ.tyf] (MOLIÈR. HYPOCR.)

Si vous séchâtes le cours de français en 6eB et ce mémorable crescendo théâtral qui devait aboutir à la non moins mémorable représentation de Le Tartuffe ou l’Imposteur en guise d’apogée du spectacle de fin d’année, préférant batifoler dans les prairies et découvrir la sensualité de la belle Isabelle plutôt que celle d’Elmire, il est normal que vous n’entendiez guère l’expression être un Tartuffe.

Baiser comme un lapin [bɛ.ze kɔm œ̃ la.pɛ̃]

Fig. A. Post coïtum animal triste.

[bɛ.ze kɔm œ̃ la.pɛ̃] (SEX. RAPID.)

Le lapin, cet animal mignon des livres pour enfants, est aussi — dans le langage populaire des temps où l’on sait le prendre — un symbole incontrôlé de copulation effrénée.