Catégorie : Pensées

Corne-cul [kòrnekyl]

Fig. A. Trophée de corne-cul.

[kòrnekyl] (adj. comp. OLÉ)

Bien avant que Guy Lux ne lâche les vachettes dans les arènes improvisées de villes en mal de notoriété désirant en découdre pour montrer que c’est-ici-qu’on-a-la-plus-grosse-et-pas-chez-les-pécores-d’en-face¹, les cornes embrochaient les séants des prétentieux ridicules s’imaginant plus virils qu’un toro de lidia, permettant ce faisant à la langue moqueuse de se doter de corne-cul.

Les deux mon Capitaine [lé dö mô kapitèn]

Les deux mon Capitaine 

Fig. A. Responsable photocopieuse du 3e étage.

[lé dö mô kapitèn] (exp. acq. BRANL.)

L‘idée de hiérarchie et du respect de l’ordre établi qui cimente toute entreprise humaine doit régulièrement faire l’objet de rappels, tant qu’à faire énoncés lors de thamzing (批斗大会) – ou autres séances de lutte – par les déviants eux-mêmes, histoire de leur réapprendre l’humilité et de réformer leurs pensées subversives. Non mais des fois, c’est qui le chef ?

Assiettaubeurriste [asjétobërist]

Fig. A. Louis Antoine de Saint-Just, 1767-1794

[asjétobërist] (n. m. POL.)

Figure institutionnelle d’un autre siècle, désormais surannée. Homme ou femme politique qui aurait tendance à vouloir le beurre, l’argent du beurre et la crémière, l’assiettaubeurriste n’est certainement pas moderne. Voir l’assiette au beurre.

Crâne pas t’es chauve [kran pa tè Sov]

Crâne pas t'es chauve

Fig. K. Jules César, ce gros crâneur. -52 av. JC.

[kran pa tè Sov] (inj. dir. COIFF.)

Nos ancêtres les Gaulois portaient la chevelure blonde et longue. D’une blondeur teinte à l’argile, à l’eau de chaux s’il le fallait, voire à la graisse de chèvre, et d’une longueur que seul le temps pouvait apporter (l’absence désormais prouvée de merlan chez qui aller se faire tondre tend cependant à rendre facile d’accès cette caractéristique).

En ceci résidait la force qui permit à la Gaule de résister à l’envahisseur comme nous le content les livres d’histoire sérieux¹.

Con comme une valise sans poignée [kô kòm yn valiz sâ pwaNé]

Con comme une valise sans poignée

Fig. A. Valises remplies de cochon (avec poignée).

[kô kòm yn valiz sâ pwaNé] (expr. imag. POL.)

La légende (mot suranné pour dire buzz – pour les djeuns’), la légende donc, raconte que c’est Jacques Chirac, premier ministre se fâchant tout rouge contre les députés de sa majorité attaquant Simone Veil lors de la présentation de la loi qui portera son nom, qui aurait fait entrer la formule étudiée en ces lignes au Panthéon du suranné.

Il faut dire qu’avec en toucher une sans faire bouger l’autre le grand Jacques avait déjà du lourd au palmarès; l’hypothèse est donc plus que crédible.

Comité Théodule [kòmité téòdyl]

 Comité Théodule

Fig. D. Réunion du comité Théodule en charge des avis autorisés.

[kòmité téòdyl] (n. pren. AVI.)

Pouvoir de décider, pouvoir de dire oui, non, pouvoir de vie ou de mort, pouvoir d’ordonner, pouvoir de police, pouvoir discrétionnaire, pouvoir occulte… Pouvoir, fascinant pouvoir.

Larmes de Saint-Laurent le grillé [larme de sêtlorâ le ɡrijé]

Fig. A. Coordonnées équatoriales des larmes de Saint-Laurent le grillé : α : 03h 04m, δ : 58°.

[larme de sêtlorâ le ɡrijé] (n. com. ÉTOIL.)

Le 10 août 258, le préfet de Rome qui versait très peu dans l’humour corrigea l’impertinence d’un diacre, Laurent, en le faisant griller sur des charbons ardents. Personnage subtil qui aurait subi son martyre en se gaussant du puissant, Laurent poussa même la rigolade jusqu’à devenir le saint patron des cuisinier et rôtisseurs. « C’est bien grillé de ce côté, tu peux retourner » aurait-il dit au bourreau.

Soirée diapos [swaré djapo]

soirée diapos

Fig. A. Une soirée réussie, une soirée diapos.

[swaré djapo] (gr. n. TCH.)

Vous viendrez prendre l’apéro, on vous montrera les photos.

Parmi les phrases les plus prononcées au mois de septembre des années surannées était celle-ci. Aussi surprenant que cela puisse paraître en modernité connectée, elle annonçait un vrai moment de plaisir, de partage, avec ses temps forts (les photos de plage¹) et ses longueurs (les tentatives artistiques en flou hamiltonien).

Fleure-fesses [flërfès]

Fig. D. Fleure-fesses en tenue de gala, dénonçant les déviants. Archiv. Kommandantur gross Paris.

[flërfès] (n. masc. JUDA.)

On en a tous connu au moins un. Ce petit fayot à lunettes qui désignait le lanceur de boulettes en papier, ce fourbe qui balançait qu’on avait copié pendant la dictée, cet espion qui nous dénonçait aux autorités scolaires pour être celui qui avait amené cet orvet uniquement destiné à faire marrer les copains¹. Cet aigrefin qui se croyait malin parce qu’il mouchardait au barbacole et que, pour nous, ça finissait en colle.