Donner des noisettes à ceux qui n’ont plus de dents [dòné dé nwazèt a sö ki nô ply de dâ]

Donner des noisettes à ceux qui n'ont plus de dents

Fig. A. Noisette dure à casser.

[dòné dé nwazèt a sö ki nô ply de dâ] (loc. verb. CARPE DI.)

On trouve dans les chansons grivoises de Gaultier-Garguille, alias Hugues Guéru ou Fléchelles pour les intimes, mention de donner des noisettes à ceux qui n’ont plus de dents. On peut donc affirmer que l’expression nous vient a minima du XVIIᵉ siècle, quand sévissait le comédien et chansonnier. Ce qui en prouve l’évidente surannéité, confortée par la lecture de l’extrait ci-dessous :

Tournidol [turnidòl]

Tournidol

Fig. A. Cloclo en Tournidol.

[turnidòl] (marq. dép. YÉYÉ.)

Bien longtemps avant que la routourne ne tourne¹, c’est le 45T qui fait roucouler les ritournelles permettant de clamer haut et fort sa révolte germanopratine (Sept cent millions de Chinois, Et moi, et moi, et moi, Avec ma vie, mon petit chez-moi, Mon mal de tête, mon point au foie, J’y pense et puis j’oublie, C’est la vie, c’est la vie) ou de déclarer sa flamme à une blondinette en reprenant les paroles du premier slow de l’été (J’avais dessiné sur le sable, Son doux visage qui me souriait, Puis il a plu sur cette plage, Dans cet orage, elle a disparu).

Un temps de singe en laiton [ê tâ de sêZ â lètô]

Fig. A. Cold enough to freeze the balls of a brass monkey.

[ê tâ de sêZ â lètô] (gr. nom. MONK.)

L‘anglais n’est bienvenu sur nos terres qu’en de très rares circonstances et il convient de souligner avec tambours et trompettes qu’il est probablement à l’origine d’une bien jolie expression surannée décrivant les frimas météorologiques (l’on sait la passion des sujets de sa gracieuse majesté pour les insipides conversations sur le temps qu’il fait-ah-ne-m’en-parlez-pas-ma-pauvre-madame-do-not-tell-me-about-that-what-a-pity).

Tennis-barbu [ténisbarby]

Fig. A. Quinze pour moi !

[ténisbarby] (n. comp.SET)

Non, on ne s’ennuyait pas dans les temps surannés. Non, ami djeuns’, même sans wifi et appareils électroniques connectés, on savait s’amuser.

Donner deux jambons pour une andouille [dòné dö Zâbô pur yn âduj]

Donner deux jambons pour une andouille

Fig. A. Jambon, andouille et saucisses.

[dòné dö Zâbô pur yn âduj] (loc. verb. BOUCHER.)

Selon certains experts reprenant l’expression de Kipling, il s’agirait « du plus vieux métier du monde »¹. Nous laisserons aux savants leur interprétation sur les origines de la tarification de l’usage du corps, et nous bornerons à examiner ici ce que la langue surannée a su composer pour exprimer la prostitution féminine.

Être du pipi de chat [ètre dy pipi de Sa]

Fig. A. Greffier gicleur.

[ètre dy pipi de Sa] (loc. nom. MIAO.)

Voici que nous posons sur le métier l’une des rares expressions surannées erronées. Oui, il est arrivé à la langue de fourcher. Peut-être avait-elle oublié de tourner sept fois dans la bouche de quiconque le jour de sa création, mais force est de reconnaître que la locution s’est pour une fois fourvoyée.