Ne pas manger des salades d’artichaut avec des fleurs de violettes à la graine de sésame [nø pa mɑ̃ʒe salad de aʁtiʃo avɛk flœʁ vjolɛt a la gʁɛn sezam]

salades d'artichaut avec des fleurs de violettes à la graine de sésame

Fig. A. Plat du jour.

[nø pa mɑ̃ʒe salad de aʁtiʃo avɛk flœʁ vjolɛt a la gʁɛn sezam] (SIMPL. PLAT.)

Le suranné aime goûter les choses simples. D’autres, plus modernes, s’égarent dans des compositions hasardeuses où l’assiette devient un champ d’expérimentation douteux, où le goût se dilue dans des alliances improbables et où le bon sens culinaire est relégué à l’arrière-cuisine des ringards.

Aller se faire lanlaire [ale sø fɛʁ lɑ̃lɛʁ]

aller se faire lanlaire

Fig. A. « Allons, mon chou, va donc te faire lanlaire ! ».

[ale sø fɛʁ lɑ̃lɛʁ] (ARG. OUST.)

L‘impératif de l’expédition expéditive. L’injonction politique du congé forcé. La façon élégante et chantante de dire à autrui d’aller se faire voir ailleurs sans sombrer dans la vulgarité.

Avoir une tête à connaître le goût des feutres [avwaʁ yn tɛt a konɛtʁ lø gu de føtʁ]

Fig. A. Doux rêveur. Musée Faber Castell.

[avwaʁ yn tɛt a konɛtʁ lø gu de føtʁ] (FABER CASTEL. AHUR.)

L‘apparence est souvent trompeuse et c’est faire bien peu de cas que sous-estimer le contemplatif.

Pourtant, depuis les bancs de l’école jusqu’aux couloirs des officines où l’on décide, une catégorie d’individus se voit vite cataloguée : celle de ceux qui ont une tête à connaître le goût des feutres.

Être au nid de la pie [ɛtʁ o ni dø la pi]

Fig. A. Pie voleuse dans son nid.

[ɛtʁ o ni dø la pi] (ASCENS. SOC. AVIAI.)

Dans le vaste théâtre de la vie où chacun aspire à gravir les échelons du succès, certains parviennent tout en haut, dominant ainsi la scène sociale. Pour décrire cette élévation suprême, la langue surannée offre l’expression être au nid de la pie.

Être du bâtiment [ɛtʁ dy batimɑ̃]

Être du bâtiment

Fig. A. Quand le bâtiment va, tout va.

[ɛtʁ dy batimɑ̃] (***. HOMO.)

Les métiers ont toujours façonné le langage, et le pouls de l’économie, celui pour lequel quand ça va tout va, le bâtiment, n’échappe pas à la règle.