Catégorie : Pensées

Y faire autant qu’appeler un chien Jacques [i fèr otâ kaplé ê Sjê Zak]

Fig. A. Jacques-Charles, basset à sa mémère.

[i fèr otâ kaplé ê Sjê Zak] (loc. verb. TOUTOU.)

L‘inanité d’un acte se jauge. Le rien, le vain, l’inconséquent ont pour ce faire deux étalons : l’urine et l’ordre des canidés. Et ce, sans que l’un ait le moindre rapport avec l’autre (bien que l’on connaisse la propension canine à badigeonner de sécrétions angles de murs, poteaux, arbres et d’une manière générale tout sémaphore utile capable de baliser un territoire).

Rue Gama [ry ɡama]

Fig. A. Angle de la rue Gama au XVIIIᵉ s.

[ry ɡama] (n. propr. GPS)

Là où des modèles rationnels de villes classent leurs rues selon des numérotations empêchant tristement le badaud de se perdre (mais ceci est une autre histoire), d’autres optent pour une dénomination et certaines osent l’absence de tout repère officiel.

Ravi de la crèche [ravi de la krèS]

Ravi de la crèche

Fig. A. Ravis de la crèche.

[ravi de la krèS] (loc. nom. ALLELU.)

Voilà une expression désuète dont la datation est aisée. En utilisant le conventionnel calendrier grégorien on la datera du 1. Voire du 01/01/01.

De cet instant où l’on a commencé à compter selon la naissance d’un gonze dans une étable que ses parents-qui-ne-sont-pas-vraiment-ses-parents-mais-sont-quand-même-ses-parents, un âne, un bœuf, trois rois venus du Levant avec moutons et chameaux, et des bergers venus en voisins, contemplaient l’air ravis.

Dire que certains confondent l’allégorie avec l’allitération, l’anacoluthe, l’anacyclique, l’anagramme, l’anaphore, l’antiphrase, l’antithèse et l’assonance parce que toutes commencent par un a.

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Tirer le canon le jour de sa naissance [tiré le kanô le Zur de sa nèsâs]

Fig. A. Canon de naissance.

[tiré le kanô le Zur de sa nèsâs] (loc. verb. BOUM.)

Démontrant benoîtement sa nature va-t-en-guerre, le pouvoir adore se faire entendre en faisant résonner le son du canon dans les grandes occasions.

Vingt et un coups de canon pour l’élection d’un président de la République française, cent un pour la mort d’un roi de France, cent trois pour un héritier royal de la perfide Albion, et une pétarade infinie pour le 14 juillet.

Donner un coup de grelot [dòné ê ku de ɡrelo]

Fig. X. Nokia 2110 et sa sonnerie Nokia Tune.

[dòné ê ku de ɡrelo] (loc. verb. DRIN.)

Certains coups font plaisir. Hors cercles d’initiés s’adonnant aux pratiques chères au bon marquis de Sade s’entend. Et hors zinc du Balto aussi (même s’il est évident qu’un petit coup de jaja plaît toujours).

Aussi surprenant que cela puisse paraître aux plus récents habitants de cette planète ne maîtrisant pas la langue surannée (ceux nés du millénaire en cours), leurs aînés échangeaient autrefois des coups sans violence aucune, à l’aide d’un grelot. Dring-dring, suivez le guide.

Wagon fumeurs [vaɡô fymër]

Fig. A. Le wagon restaurant qui est aussi wagon fumeurs.

[vaɡô fymër] (gr. n. SNCF.)

Les années surannées furent souvent nimbées d’un brouillard volontaire, peut-être hérité de l’esthétique sfumato de Léonard de Vinci, peut-être dicté par de plus prosaïques pratiques tabagiques, les chercheurs cherchent encore.