Catégorie : Pensées

Décrocher la timbale [dékròSé la têbal]

Fig. J. Fête des rillauds et du pâté aux prunes à Mauges-sur-Loire.

[dékròSé la têbal] (loc. verb. COCA.)
SYN. Bingo.

Dans les temps anciens du langage suranné, quand l’ascenseur social n’était même pas en panne puisqu’il n’existait pas, seul le mât de cocagne permettait de sortir de la fange. En parvenant au faîte de son érection lubrifiée fichée en place du village, le gueux pouvait espérer atteindre le filet garni ou mieux, décrocher la timbale.

Avoir des oranges sur la cheminée [avwar déz- òrâZ syr la Seminé]

Fig. Q. Cadeau de Noël. Musée Cosette.

[avwar déz- òrâZ syr la Seminé] (loc. verb. ROBER.)
SYN. Y avoir du monde au balcon

Ami djeuns’, voici de quoi moucher le vieux con suranné de la Belle Époque qui te serinera une fois de trop avec la profusion de biens à ta disposition pour tes loisirs et ton insatisfaction patente devant un Wifi bredouillant, quand lui « n’avait qu’une ou deux oranges à Noël et qu’il en était heureux. Ah, il les revoit, là, posées sur la cheminée… ».

Faire queue de rat [fèr kö de ra]

Faire queue de rat

Fig. A. Rat de laboratoire. Musée Pfizer.

[fèr kö de ra] (loc. verb. LULU)

Où l’on comprendra aisément que certaines expressions tombent en désuétude, poussées dans l’oubli qu’elles sont par une arrogance virile et typiquement masculine qui veut que quand on pense à Fernande…

Omnibus à crôni [òmnibys a kroni]

Fig. A. Omnibus à crôni napoléonien.

[òmnibys a kroni] (n. com RER)

C‘est le pas lent du cheval qui fait l’omnibus. Et même devenu vapeur, le cheval en question conservera cette douce nonchalance qui laisse à penser que le temps n’a pas de prise sur lui : l’omnibus va piano (et donc sano et lontano).

Se laver la bouche au savon [se lavé la buS o savô]

Se laver la bouche au savon

Fig. A. Louis Pasteur, inventeur du lavage de bouche au savon.

[se lavé la buS o savô] (loc. verb. ******)

Si l’on employait alors des tournures, mots et expressions depuis devenus désuets, il n’était pas pour autant question en ces temps surannés d’utiliser un langage ordurier. L’on trouvera d’ailleurs dans les pages nombreuses de cette noble encyclopédie tout le nécessaire à l’insulte non vulgaire.

Dahu [day]

Fig. A. Le dahu, in Physiologus. Edition unique.

[day] (n. com. FANTAS.)

Dans la longue liste des animaux plus ou moins surannés, du tyrannosaure – dont nous devrions chaque jour remercier la météorite extinctrice car il est à peu près certain qu’il aurait fait de nos pauvres carcasses un amuse-bouche s’ils les avaient croisées – au dodo qui est désormais une bière qui se boit à l’ombre de la case puisqu’on a mangé le dernier, il en est un qui figure depuis peu.

— Dis papa, comment tu faisais pour téléphoner au temps du suranné ?

Fesse-cahier [fèskajé]

Fig. A. Fesse-cahier terminant son quatrième tome.

[fèskajé] (n.comp. SCRIPT.)

Halte-là les coquins attirés par le titre de cette définition que vous vouliez croire enjôleur. N’imaginez pas un instant retrouver en ces lignes les frissons d’un Paris-Las Vegas, d’un Lui ou d’un Playboy.

Le dictionnaire raisonné des mots surannés et expressions désuètes est une entreprise qui se contente de dévoiler les dessous des mots, pas ceux des donzelles¹.

Naviguer sous le cap fayot [naviɡé su le kap fèjo]

Fig. A. Allégorie : 🎶patates-fayots, c’est le régime de la colo🎶.

[naviɡé su le kap fèjo] (loc. verb. CUIS.)

Loin des preuves modernes et irréfutables des vidéos circulant sur les réseaux sociaux, en ces temps où ces espions du quotidien n’existaient même pas dans le cerveau des savants les plus fous, vous l’avez chanté.

Oui, c’est une certitude, vous avez entonné à tue-tête le refrain de la chanson : 🎶patates-fayots, patates-fayots, c’est le régime, c’est le régimeuh, patates-fayots, patates-fayots, c’est le régime de la colo🎶!

Gratter ses fesses au soleil [ɡraté sé fès o sòlèj]

Fig. A. Le paresseux possède des griffes spéciales pour se gratter les fesses au soleil.

[ɡraté sé fès o sòlèj] (loc. verb. ANPE)

Aristote, Boileau, Montesquieu et tant d’autres développèrent cette fameuse Théorie des climats qui veut, grosso modo, que chacun voit dans l’autre un idiot parce qu’il doit supporter le froid, un soumis parce qu’il subit la mousson ou un fainéant parce qu’il vit sous un soleil de plomb.