[a ply dâ le bys] (salut. cord. REVOI.)
Les poètes régnaient alors en maîtres, comblant de leurs rimes aux richesses parfois discutables un peuple qui aimait les lettres plus que les chiffres et la rentabilité.
Les poètes régnaient alors en maîtres, comblant de leurs rimes aux richesses parfois discutables un peuple qui aimait les lettres plus que les chiffres et la rentabilité.
Certaines nobles filiations linguistiques ne confirment pas tous les espoirs mis en elles. On peut en effet être une expression dont les fondations furent creusées par Horace (le poète), posséder une structure qui semble des plus quiètes et s’avérer être une forme d’agression.
En 1989 le poète se rebiffait, crâneur, dans l’une de ses chansons déchirantes qui précisément déchirait (ce sans quoi elle n’aurait pas réellement été déchirante, mais ceci est une autre histoire) les oreilles : si ce soir j’ai pas envie d’rentrer tout seul, si ce soir j’ai pas envie d’rentrer chez moi, si ce soir j’ai pas envie d’fermer ma gueule, si ce soir j’ai envie d’me casser la voix¹, peut-être sans savoir qu’en des temps un peu plus surannés il eût dû trouver une rime un tantinet plus riche pour terminer sur si ce soir j’ai envie d’avoir une voix de mêlécasse.
Le lapin est certainement l’animal le plus populaire des expressions surannées tant il est mis à contribution par la langue d’icelles.
Le registre dépréciatif suranné a posé sur les marches les plus élevées de son échelle une expression qui dissimule bien sous son aspect simplet le plus profond mépris.
George Foottit et Rafael Patodos étaient copains comme cochons. Les deux lascars s’étaient rencontrés en 1895 à Paris et avaient conquis le public grâce à leurs numéros comiques qu’ils exécutaient sur la piste du Nouveau Cirque, rue Saint-Honoré.
Qu’il s’agisse de thé ou de café, les bonnes manières surannées imposent de tourner la petite cuillère dans la tasse sans faire le moindre bruit¹ puis de la poser sur la soucoupe avant de déguster la boisson. N’en déplaise aux gougnafiers, c’est ainsi que la chose se fait, qui plus est sans lever le petit doigt.
Il est en sus hors de question de laisser la cuillère dans la tasse.
L‘administration publique et ses arcanes peuplées de formulaires à remplir au stylo Bic sans dépasser des cases et en appuyant bien fort pour que le papier carbone fasse son office reproducteur, a parfois eu d’étranges conséquences sur le langage suranné.
Entre doute poli et sidération absolue existe une zone trouble que le français classique avait du mal à irriguer de ses interjections trop imprécises.
Un « quoi ?! », même suivi de points d’interrogation et d’exclamation, tâtonne. Un « mais c’est pas possib' » se contente de déplorer et un « tu m’en diras tant… » joue de son clair-obscur pour précisément ne pas en dire tant que ça.