Avoir la gaule [avwaʁ la gol]

Fig. A. Alors c’est qui la chienlit ?

[avwaʁ la gol] (EREC. SEX.)

Nul sentiment patriotique derrière avoir la gaule. Il eut pourtant suffi d’une majuscule qui s’érige en majesté pour que l’on trouve du cœur à l’expression. En lieu et place de Gaule on a la gaule et s’il faut rapporter à un organe c’est de cul qu’il s’agit, point de palpitant.

Ne pas être le timbre le plus collant du carnet [nø pa ɛtʁ lø nø pa ɛtʁ tɛ̃bʁ ply kolɑ̃ dy kaʁnɛ]

Ne pas être le timbre le plus collant du carnet

Fig. A. Timbré peu collant.

[ʒwe le miʒoʁe] (LOC. P&T. CON.)

Quiconque a un jour confié une missive d’amour ou de contestation des taxes et impôts aux P&T sait que tous les timbres n’adhèrent pas à l’enveloppe avec la même facilité; que certains se décollent malgré un coup de langue expert¹ quand d’autres devront recevoir une bonne dose de vapeur avant de se détacher et rejoindre leurs compères de collection.

Être fleur bleue [ɛtʁ‿flœʁ blø]

fleur bleue

Fig. A. Fleur bleue.

[ɛtʁ‿flœʁ blø] (loc. adj. et subst., XIXᵉ siècle, MIEV.)

Lorsqu’une expression plonge ses racines dans la littérature allemande du début du XIXᵉ siècle, cela la classe immédiatement dans la catégorie des choses vaguement sérieuses en sus d’être surannées.

Ramener sa science [ʁaməne sa sjɑ̃s]

Ramener sa science

Fig. A. Scientifiques la ramenant.

[ʁaməne sa sjɑ̃s] (LOC. VERB. BLABLA.)

Exercice hautement gymnique consistant à déposer en toute occasion une cargaison de savoir réel ou imaginaire dans la conversation la plus anodine, ramener sa science permet à l’encyclopédiste en goguette d’intervenir soudainement au beau milieu d’un dîner de famille, persuadé que son avis sur la tectonique des plaques ou l’histoire de la machine à coudre viendra illuminer la tablée.