Catégorie : Arts

Roman-photo [ʁɔmanfɔto]

Fig. A. Jean-Pierre. Courtoisie : Nous-Deux.

[ʁɔmanfɔto] (gr. n. LITT.)

Il fut un temps (suranné évidemment) où l’art narratif majeur, je veux dire populaire, était celui d’une forme mêlant avec bonheur la force d’un écrit juste et pointu et l’esthétique en noir&blanc de la scène posée : le roman-photo.

Miami Vice [maɪˈæmiː vˈaɪs]

Fig. A. Welcome to Miami.

[maɪˈæmiː vˈaɪs] (city FLOR. USA)

Miami est en-soi une ville surannée. Son soleil et l’influence de ses ultra-violets sur les tonalités pastel et bariolées de ses immeubles de l’Art Deco District contribuent largement à cette qualité mais ce n’est pas tout. Une image surannée ça se travaille et comme on est aux USA ça se travaille à coup de stars et de série télévisée, eh oui les p’tits gars c’est comme ça là-bas. Allez, plongeons avec délectation dans le vice, le stupre et la luxure de la nuit floridienne.

La java [la ʒava]

La Java

Fig. A. Java de Paname écrasant sa Gauloise.

[la ʒava] (n. f. MUS.)
Ljava est tellement surannée que les générations geek nées après la terrible année 1968 n’y entendent qu’un langage informatique, d’ailleurs au genre masculin (satanée société patriarcale), et non la danse qui fit tourner sur les parquets deux générations qui les avaient précédées. Et pourtant…

Les Routiers sont sympas [le ʁutje sɔ̃ sɛ̃pa]

Les Routiers sont sympas

Fig. A. Relax, Max. Musée RTL.

[le ʁutje sɔ̃ sɛ̃pa] (n. émiss. RADIO.)

Pour que vous mesuriez bien justement ô combien Les Routiers sont sympas est surannée, nous nous devons de rappeler à ceux de nos lecteurs nés après 1983 quelques postulats de l’époque.

La Linea [la linəa]

La Linea

Fig. A. La Linea, créée par Osvaldo Cavandoli.

[la linəa] (n. prop. ITAL.)

La Linea est la preuve s’il en fallait que l’économie de moyens se conjugue aisément au talent pour créer du génial.

D’un trait d’un seul, blanc sur fond sombre, avec des paroles imaginaires, la Linea nous fabriquait chaque jour un monde nouveau dans lequel elle tentait de se frayer un chemin.

Tatayet [tatɛjɛ]

Fig. A. Sorte de Tatayet à l’état sauvage.

[tatɛjɛ] (n. pr. ART)

Je ne saurais dire si Tatayet est suranné parce qu’il vécu dans les années 70, parce qu’il côtoya Michel Drucker tous les samedis soir sur Champs-Elysées ou parce qu’il est l’œuvre d’un art suranné lui aussi : la ventriloquie.

Dorothée [dɔʁɔte]

[dɔʁɔte] (n. pr. TV.)

Une fois n’est pas coutume, nous envisagerons aujourd’hui un échec, ou comment Dorothée a raté son entrée en surannéité. Voici en exclusivité le récit d’un fiasco.

Elle avait tout pour devenir surannée de son vivant mais elle surnage tout juste entre vintage et ringardise.

La chaise du Luco [la ʃɛz dy lyko]

Fig. A. Chaises du Luco. © illustration Rita Renoir.

[la ʃɛz dy lyko] (mod. dép. DESI.)

Elle date de 1923. Sa surannéité est donc validée.

Même si le marketing l’a prise en main depuis qu’elle est fabriquée par Fermob, la chaise du Luco conserve son caractère suranné. Je vous parle de la vraie, de la verte avec son RAL 6013, pas de ses sœurs branchées aux couleurs chatoyantes pour balcon-terrasse bobo mais accueillant quand même.

Vous la connaissez, même si vous ne fréquentez pas le Luxembourg (le parc, pas le pays) vous l’avez vue sur tant de photos, la chaise et ses compères le bridge et le fauteuil bas, ceux que l’on guette quand on arrive trop tard, ceux dont on vire les pieds de l’impudent, touriste ou non, qui croit que ses arpions sont plus précieux que notre séant. Vous voyez ce dont je veux parler…

Antenne 2 [ɑ̃tɛn dø]

Fig. A. Visage sur écran. Collec. paranormale.

[ɑ̃tɛn dø] (n. cial. TV.)

J‘admets que j’ai cédé à la tentation du titre racoleur.

Il connaît pas Raoul [il kɔnɛ pa ʁaul]

Fig. A. Raoul. Du temps du cinoche, du vrai.

[il kɔnɛ pa ʁaul] (exp. CINE.)

In extenso : « Mais il connaît pas Raoul, ce mec ! Il va avoir un réveil pénible. J’ai voulu être diplomate à cause de vous tous, éviter que le sang coule. Mais maintenant c’est fini, je vais le travailler en férocité, le faire marcher à coup de lattes ! À ma pogne, je veux le voir ! Et je vous promets qu’il demandera pardon, et au garde-à-vous ! ».

Celle-ci compte parmi les répliques les plus surannées du cinéma mondial. Oui, je le dis, je le redis et je le confirme.