Monter à cheval comme une paire de tenailles sur le cul d’un chien [mɔ̃te a ʃəval kɔm yn pɛʁ də tənaj syʁ lə ky dœ̃ ʃjɛ̃]

Fig. A. À dada sur son bidet.

[mɔ̃te a ʃəval kɔm yn pɛʁ də tənaj syʁ lə ky dœ̃ ʃjɛ̃] (loc. caval. ÉTIQ.)

Depuis que Buffon a déclaré que le cheval était la plus noble conquête de l’homme, ce dernier n’a eu de cesse de perfectionner son art de la monter (comme il se doit pour toute conquête, mais ceci est une autre histoire) afin d’asseoir cette subordination supposément nobiliaire.

Être monté comme un âne [ètre môté kòm ûn- an]

Être monté comme un âne

Fig. A. Rare illustration d’un homme monté sous un âne.

[ètre môté kòm ûn- an] (loc. anim. ZOO.)

Certes la grammaire française est souvent pénible et faire bon usage sans le moindre faux pas des conjonctions, prépositions, adverbes et autres coordinations à la mais ou et donc or ni car relève de l’exploit.

Il est cependant quelques rares cas dans lesquels il est avisé de ne pas se tromper.

Habiter aux Petites-Maisons [abité o petitmèzô]

Fig. A. Habitants des Petites-Maisons. Jérôme Bosch.

[abité o petitmèzô] (loc. verb. FOL.)

Chaque région de France possède sa propre expression pour désigner sa nef des fous, qui contient généralement le nom de la localité accueillant l’hôpital psychiatrique du coin¹.

On se prévaut, la plupart du temps, de ne pas y loger ou on conseille à un contradicteur d’aller s’y faire examiner d’urgence, le propos ne pouvant évidemment être compris que par les gens du cru².

Loucher de l’épaule [luʃe də lepol]

Fig. A. « Bêêêêêêêlle »

[luʃe də lepol] (loc. verb. NDDP)

Toujours prête à ménager son monde la langue surannée. Même quand la vindicte populaire déverse tout son fiel sur tel ou tel, elle est là pour adoucir les mœurs, enrobant de ses précautions oratoires ce qui pèse sur le pauvre bougre.

Comment ça va la p’tite santé ? [kɔmɑ̃ sa va la ptit sɑ̃te ?]

Fig. A. Hippocrate en bonne santé.

[kɔmɑ̃ sa va la ptit sɑ̃te ?] (quest. intro. TF1)

Le 9 décembre 1975, l’un des pontes du langage voue à la surannéité une phrase du quotidien le plus banal qui soit en en faisant son incipit interviewesque. C’est là l’un des rares cas de désuétude spontanée.

Étudions-le.