Le Roi n’est pas son cousin [le rwa nè pa sô kuzê]

Le Roi n'est pas son cousin

Fig. 1. Louis XIV et quelques cousins. Château de Versailles.

[le rwa nè pa sô kuzê] (loc. LOUIS XIV.)

C‘est sous le règne ensoleillé de Louis XIV que la France a travaillé son mythe qui permet aujourd’hui encore au plus moyen de ses concitoyens en survêtement et sandalettes-chaussettes de passer aux yeux du reste du monde pour un raffiné, un romantique, un élégant ou un galant.

Pousse-cul [puskyl]

Pousse-cul

Fig. A. Un huissier et un pousse-cul conduisent un voleur de pain. Musée Jean Valjean.

[puskyl] (n. comp. FOURB.)

Depuis Sisyphe et son rocher qu’il fut condamné à pousser jusqu’en haut de la colline pour l’éternité pour avoir osé défier Thanatos qui au passage ne faisait que son boulot, l’Homme pousse. C’est comme ça, c’est son destin. Quand le Shadok pompe, l’Homme pousse.

Gigolette [Ziɡòlèt]

Fig. 1. Dandy et gigolettes. Anonyme.

Fig. 1. Dandy et gigolettes. Anonyme.

[Ziɡòlèt] (n. fém. LAP.)
Comme vous je m’offusque des affres d’une langue française qui n’a de cesse depuis des temps immémoriaux de transposer des termes de cuisine en descriptifs féminins et d’en faire des qualités ou des défauts. Comme vous cette inclination phallocrate du mot me scandalise, mais que voulez-vous, chacun doit porter sa croix et je serai ainsi contraint d’étudier dans les lignes qui suivent un mot qui, heureusement, a disparu des bouches vertueuses¹.

L’armée mexicaine [larmé mèksikèn]

armée mexicaine

Fig. 1. ¡ Viva Zapata y viva la revolución !

[larmé mèksikèn] (loc. VIVA. ZAP.)

Dans un monde moderne où tout est parfaitement organisé avec un exercice vertueux de la compétence à chaque étage, le mot que nous allons étudier n’avait aucune chance de survie. C’est un bien grand dommage parce que j’ai une certaine tendresse pour lui. Mon côté révolutionnaire sans doute.

Le lapin du métro [le lapê dy métro]

Fig. C. Main coincée et lapin du métro.

[le lapê dy métro] (pers. célèb. RATP)
Attention ! Ne mets pas tes mains sur la porte, tu risques de te faire pincer très fort”¹.

Que tu sois un poulbot de la butte ou de la Porte d’Orléans tu as lu ces deux phrases des milliers de fois. Mieux encore, ce sont les premiers mots que tu as déchiffrés avec une immense fierté (à voix haute, faisant au passage se bidonner des dizaines de voyageurs engoncés dans leurs sombres pensées métro-boulot-dodo). Et si tes souvenirs de Paname sont ceux d’une visite que tu effectuas avec ta classe de CM2 de l’école des garçons de Saint-Affrique, tu l’as aussi gravée dans ta mémoire.

Prendre un va-te-laver [prâdr ê vatlavé]

Prendre un va-te-laver

Fig. 1. Fier guerrier Kanak prenant un va-te-laver.

[prâdr ê vatlavé] (loc. verb. HYG.)
Une querelle régionale et néanmoins sise aux antipodes oppose parfois les tenants de cette expression surannée que voici. Les uns la tiennent pour néo-calédonienne, les autres l’affirment locale du paisible bocage où paissent les vaches que nous chantaient Stone et Charden.