Faire un effet bœuf [fèr ên- éfè bëf]

Faire un effet bœuf

Fig. A. « Tu me fais un effet bœuf ». Archives personnelles.

[fèr ên- éfè bëf] (loc. verb. MEUH.)

Depuis qu’il a veillé l’enfant Jésus dans la crèche, le réchauffant de son souffle vraisemblablement chargé comme l’haleine d’un arsouille, l’eunuque animal fait partie du paysage culturel (pour ce qui est du cultuel, voir avec votre fournisseur habituel).

Le bœuf, puisque c’est de lui dont il s’agit, avait cependant bien avant cet épisode nazaréen rejoint l’homme dans son quotidien, puisqu’il y a 17 000 ans mon arrière-grand-pèren le peinturlurait sur les parois de sa grotte en Dordogne¹.

Turbin [tyrbê]

"Fig.

[tyrbê] (n. masc. PLOMB.)
Qu’il soit salarié, forcé, grassement rémunéré, domestiqué, parcellisé, précarisé, divisé, flexibilisé, infantilisé, uberisé, le travail obsède les écrivains, les sociologues, les idéologues, les philosophes, les politiques et tous les hommes qui n’en ont pas ou bien qui en ont trop.

Ce faisant chacun de ces sachants a son idée précise du nom dont il faut l’affubler : emploi, condamnation, exploitation, esclavagisme, accomplissement, occupation, situation, corvée, activité…

Mettre du papier dans la sonnette [mètre dy papjé dâ la sònèt]

Mettre du papier dans la sonnette

Fig. B. Heurtoir de porte. Ante. sonnette.

[mètre dy papjé dâ la sònèt] (loc. exasp. DRING.)

Une femme n’est jamais si bavarde que quand elle se tait. C’est Honoré de Balzac, grand connaisseur des femmes (et homme à femmes), et surtout fin lettré qui nous le dit. Et c’est un bien bel hommage aux yeux des belles qui en disent tellement plus que leurs paroles.

Un ouvrage de Penelope [ên- uvraZ de pénélòp]

Un ouvrage de Pénélope

Fig. A. Sirènes qui retirent Ulysse quelque temps sur la route du retour vers Ithaque.

[ên- uvraZ de pénélòp] (exp. comp. ODYSS.)
Par essence, le Dictionnaire raisonné des mots surannés et expressions désuètes est hors du temps moderne qui nous mène aujourd’hui. L’actualité ne lui chaut guère et les événements du quotidien lui en touchent une sans faire bouger l’autre comme il se dit parmi ses pages. C’est là toute sa force.

Manger la grenouille [mâZé la ɡrenuj]

Fig. A. Alice rencontrant son prince charmant encore caché sous les traits d'une grenouille.

Fig. A. Alice rencontrant son prince charmant encore caché sous les traits d’une grenouille.

[mâZé la ɡrenuj] (loc. verb. CÔA.)

Parmi les menus défauts dont de perfides langues aux accents aigus et chuintants chargent les dignes représentants de la nôtre, il est celui d’aimer la cuisse. De grenouille évidemment, la maison ne s’aventurant jamais en dessous de la ceinture, vous le savez.

Que ces maroufles d’Albion ou d’ailleurs incapables d’apprécier le goût unique des pattes de batraciens ne se compromettent pas dans les lignes qui suivent, ils risqueraient la crise d’apoplexie. Et il serait tout de même dommage (pour eux) de s’étouffer fatal, en avalant une langue qui n’est pas la leur natale.

Arriver comme Grouchy [arivé kòm ɡruSi]

Arriver comme Grouchy

Fig. A. Napoléon Bonaparte se demandant ce que peut bien faire Grouchy.

[arivé kòm ɡruSi] (loc. verb. NAPO.)

On peut être maréchal d’Empire, comte de l’Empire, Grand aigle de la Légion d’honneur, pair de France, avoir son nom inscrit sur l’Arc de triomphe et entrer dans l’histoire par une porte dérobée.