Avoir des grenouilles dans le ventre [avwar dé ɡrenuj dâ le vâtr]

Avoir des grenouilles dans le ventre

Fig. A. Coa, coa ?

[avwar dé ɡrenuj dâ le vâtr] (loc. batrac. COA.)

La France adore les animaux.

Que ce soit pour les manger, cuisinés selon un telle quantité de recettes qu’il nous sera impossible d’en citer une seule en ces lignes, ou pour les cajoler, leur consacrant place sur le canapé et émissions télévisées, les animaux sont les icônes de la patrie. Des exemples ?

La Cinq [la sêk]

Fig. A.  Avril 1912 : naufrage du Titanic. Avril 1992 : naufrage de La Cinq. Coïncidence ?

[la sêk] (n. fém. TV.)

Sur un navire on ne prononce jamais le véritable nom de l’animal aux grandes oreilles. Dans un théâtre c’est le titre de la pièce de Shakespeare qui met en scène un général régicide de l’époque médiévale qu’il ne faut pas citer sous peine des plus pénibles châtiments d’origine obscure.

L’horloge parlante [lòrlòZ parlât]

Fig. A. Au quatrième top il sera exactement…

[lòrlòZ parlât] (n. fem. TOP. TOP. TOP. TOP.)

Ernest Esclangon est un grand homme. Non seulement parce qu’il était astronome, grand observateur des planètes et des comètes, mais aussi mathématicien capable de vous parler des heures durant des solutions périodiques de certaines équations fonctionnelles¹, mais surtout président du Bureau international de l’heure².

Cinq et trois font huit [sêk é trwa fô ÿit]

Cinq et trois font huit

Fig. D. Diable boiteux.

[sêk é trwa fô ÿit] (addit. MATH.)

L‘apprentissage systématique des tables d’addition puis de multiplication et leur récitation à voix haute firent des enfants des années surannées de véritables machines à calculer, et par conséquence de la montre-calculatrice un gadget peu pratique qui ne rencontrera pas vraiment son public (mais ceci est une autre histoire).

La codification par le chiffre apparut donc comme légitime pour une langue affable cherchant souvent à ménager le faible et à protéger la veuve et l’orphelin.

Crâne pas t’es chauve [kran pa tè Sov]

Crâne pas t'es chauve

Fig. K. Jules César, ce gros crâneur. -52 av. JC.

[kran pa tè Sov] (inj. dir. COIFF.)

Nos ancêtres les Gaulois portaient la chevelure blonde et longue. D’une blondeur teinte à l’argile, à l’eau de chaux s’il le fallait, voire à la graisse de chèvre, et d’une longueur que seul le temps pouvait apporter (l’absence désormais prouvée de merlan chez qui aller se faire tondre tend cependant à rendre facile d’accès cette caractéristique).

En ceci résidait la force qui permit à la Gaule de résister à l’envahisseur comme nous le content les livres d’histoire sérieux¹.