Guidonner [ɡidɔne]

Fig. A. Bonneteur guidonnant un gogo.

[ɡidɔne] (verb. prem. gr.)

Eh oh les motards on se calme ! Si guidonner ne concernait que vos engins lorsqu’ils se cabrent pensez-vous qu’il serait suranné ? Non, bien entendu. La mécanique motocycliste c’est moderne.

Le guidonner dont j’envisage de vous révéler la surannéité ici même est celui d’emballer et de vendre à la table de poker ou de blackjack, celui de l’art de l’empalmage, du mélange classificateur et plus précisément du marqueur. Guidonner au sens strict c’est marquer les cartes et pour en apprendre les subtilités et beaucoup plus encore je vous conseille la lecture de « L’Expert aux Cartes » de S.W. Erdnase, paru en 1902 (quand je vous disais que c’est suranné).

Guidonner donc, ce n’est paaaaaas bien. On ne vous l’a pas appris ? Il ne faut pas tricher dans la vie.

Ce principe moral étant posé en préambule voici que nous pouvons nous attaquer à guidonner.

Du plus grossier (la marque à l’ongle ou le pli de la carte) qui fonctionne à merveille pour détrousser au bonneteau le gogo fasciné qui n’a pas repéré le bonneteur et ses barons, au plus sophistiqué ou technique (la marque visible avec des lentilles de contact ou des lunettes de soleil) qui abuse le benêt qui croit encore que les cartes sont un jeu autre que celui de la manipulation.

Oui camarade, au risque de te décevoir, je t’apprendrai que le propre de l’homme n’est pas de rire mais de mentir, ce que ne sait pas faire l’animal, même le plus rusé. Guidonner c’est donc marquer les choses pour en tirer un avantage indu, pour prévoir ce qui va advenir et faire mordre la poussière à un adversaire qui ne l’avait pas vu venir ce méchant coup de derrière les fagots, cette botte soit-disant secrète. Guidonner aux cartes c’est ne pas respecter la règle écrite mais en écrire une autre que tous sont sensés partager; un jeu de dupes en quelque sorte.

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