Faire tilt [fɛʁ tilt]

Faire tilt

Fig. A. « Et j’vis comme une boule de flipper, qui roule ». Corynne Charby.

[fɛʁ tilt] (loc. verb. FLIP.)

Dans la conception romantique qui colle à la langue française (celle que l’on parle, pas celle qui tourne dans la bouche des petites Anglaises avec la bande originale de Mort Shuman en fond sonore, enfin !), faire de l’effet se traduit souvent par avoir un coup de foudre, expression qui se passe bien d’explications.

Faire tintin [fɛʁ tɛ̃tɛ̃]

Faire tintin

Fig. A. « Aaah on est bien, hein Tintin ! »

[fɛʁ tɛ̃tɛ̃] (loc. verb. MONNAI.)
Préambule : l’expression étudiée ci-dessous n’a aucun lien avec un célèbre reporter Belge à houpette, globe-trotter infatigable toujours suivi d’un fox-terrier bavard.

Sentir la naphtaline [sɑ̃tiʁ la naftalin]

Sentir la naphtaline

Fig. A. Mamie et sa couverture sentant la naphtaline.

[sɑ̃tiʁ la naftalin] (loc. olf. VIEIL.)

La langue surannée a l’odorat sensible.

Pour elle ça sent le roussi quand les choses s’annoncent mal, le sapin quand le curé accourt, le vécu quand l’expérience parle, les vacances quand les jupes raccourcissent, le poney quand ça fouette, le chacal quand l’haleine dérange, le pâté quand la défaite est proche, le gaz quand les autres s’enfuient, le fennec quand l’odeur insupporte, la chair fraîche quand le vicelard s’active, la cocotte quand trop c’est trop, pas la rose quand ça pue, la poudre quand ça va chauffer, la quille pour le bidasse qui pète zéro…

Éplucher les écrevisses [eplyʃe lez- ekʁəvis]

Éplucher les écrevisses

Fig. A. Astacus fluviatilis avant épluchage.

[eplyʃe lez- ekʁəvis] (loc. anim. TAT.)

C‘est sans aucun doute pour empêcher l’utilisation de l’expression vulgaire et sodomite de brachycères rendant compte d’un comportement tatillon à outrance, que le langage suranné a bâti celle-ci synonyme et nettement plus élégante.

Démerdenzizich [demɛʁdɑ̃ziziʃ]

Fig. A. « On parle toujours mieux allemand après une bonne bière ». Marcel, Le Balto.

[demɛʁdɑ̃ziziʃ] (loc. invent. REFU.)

Une tradition très ancrée dans les années surannées (XIXᵉ et XXᵉ siècles) voulait que la langue française traditionnelle se teinte tous les vingt ou trente ans de sonorités gutturales qu’on entendait mugir dans nos campagnes, portées à haute voix par de féroces soldats venant jusque dans nos bras égorger nos fils, nos compagnes.