Beurrer des tartines [bëré dé tartin]

Fig. A. « Sans mentir, si votre ramage se rapporte à votre plumage vous êtes le phénix des hôtes de ce salon ».

[bëré dé tartin] (loc. verb. MAT. GRAS.)

Le beurre et le pain sous différentes formes sont fournisseurs de moult expressions du langage suranné, à tel point que leurs usages croisés peuvent induire en erreur même les plus chevronnés des parleurs.

Laisser la cuillère dans la tasse [lésé la kÿijèr dâ la tas]

Fig. A. — Attention Charles, ne laissez pas la cuillère dans la tasse ! — Ah ah ah, ne vous inquiétez pas Marie-Madeleine, je prends mes précautions.

[lésé la kÿijèr dâ la tas] (loc. verb. SAV. VIV.)

Qu’il s’agisse de thé ou de café, les bonnes manières surannées imposent de tourner la petite cuillère dans la tasse sans faire le moindre bruit¹ puis de la poser sur la soucoupe avant de déguster la boisson. N’en déplaise aux gougnafiers, c’est ainsi que la chose se fait, qui plus est sans lever le petit doigt.

Il est en sus hors de question de laisser la cuillère dans la tasse.

Faire un arrêt-buffet [fèr ûn- arébyfè]

Faire un arrêt-buffet

Fig. A. Le buffet de la gare.

[fèr ûn- arébyfè] (loc. verb. PLM)

Paris-Lyon 8h50.

Paris-Toulouse 14h10.

Paris-Quimper 16h10.

23h30 pour faire un Paris-Nice… en ces années surannées qui terminaient le XIXᵉ siècle, les communications rapides par voie ferrée laissaient le temps de voir le paysage et celui d’avoir faim.

Le petit Jésus en culotte de velours [le peti Zézy â kylòt de velur]

Fig. A. Paolo Veronese. Les Noces de Cana ou l’art de transformer de l’eau en petit Jésus en culotte de velours.

[le peti Zézy â kylòt de velur] (loc. vitic. ALLELU.)

Caractérisant a priori l’enseignement scolaire et universitaire de la philosophie, le port d’un pantalon de velours s’est aussi glissé dans le langage suranné pour souligner la souplesse d’un Bourgogne, la charpente d’un Bordeaux ou la finesse d’un Champagne.

La boîte à Perrette [la bwat a pérèt]

Fig. A. Imp. Fourquemin (Paris), 1843.

[la bwat a pérèt] (n. comp. AFFA.)

Bien que la rectification orthographique de la fin du XXᵉ siècle ait ôté son accent circonflexe à la boîte, celle dont nous étudions les arcanes en ces lignes datant de 1695 il est de rigueur de le laisser chapeauter son « î », c’est ainsi.