Faire réchauffer le potage [fèr réSofé le pòtaZ]

Fig. A. « Souffle pour ne pas abîmer l’émail de tes dents, Fromentine ».

[fèr réSofé le pòtaZ] (loc. imag. POISS-AVR.)

Il est rare que les savants s’affrontent aussi violemment sur la question du sens d’une expression surannée que ce qu’ils ont pu le faire dans la cas de faire réchauffer le potage.

Aimer quelqu’un comme la colique [émé kèlkû kòm la kòlik]

Fig. A. Chilpéric 1er et son fils Chlodobert touché par la dysenterie.

[émé kèlkû kòm la kòlik] (loc. médic. DÉTEST.)

Elle peut être hépatique, biliaire, néphrétique et frénétique à la fois, végétale ou de Madrid, et on la dit parfois de plomb : dans tous les cas la colique inspire exécration¹.

Avoir de la paille dans les sabots [avwar de la paj dâ lé sabo]

Fig. A. Rencontre entre un Parisien et un Loir-et-Chérien.

[avwar de la paj dâ lé sabo] (loc. pays. PROVIN.)

Si le charme enjôleur des ingénues provinciales prêtes à croire le moindre coureur de prétentaine qui leur propose la botte n’est plus à dire, l’attitude plus brut de pomme de ceux qui par exemple habitent dans le Loir-et-Cher (ces gens là ne font pas de manière) nécessite une expression travaillée en finesse pour donner sa pleine mesure.

Se fendre le trou du cul en quatre [se fâdre le tru du kyl â katr]

Se fendre le trou du cul en quatre

Fig. A. Fistule anale de Louis XIV. Fig. B. Charles-François Félix. Fig. C, D, E. Assistants.

[se fâdre le tru du kyl â katr] (loc. médic. VIT.)

La vitesse surannée n’a rien à voir avec la vitesse moderne.

Non seulement parce qu’elle est moins rapide (100 km/h constituant par exemple une barrière mythique) mais aussi et surtout parce qu’elle bénéficie d’une expression particulière pour s’exprimer, l’une de ces locutions que l’unique langue d’avant la novlangue destructrice peut produire.