Faire la rue Michel [fɛʁ la ʁy miʃɛl]

ça fait la rue Michel

Fig. M. Le boulevard Saint-Michel n’est pas la rue Michel. Paris.

[fɛʁ la ʁy miʃɛl] (exp. FAM.)

Il est des expression surannées qui fleurent bon le Pantruche du XIXᵉ siècle, l’atmosphère confinée du fiacre, le bec de gaz et la canne-épée prête à pourfendre le vilain, et qui de fait sont surannées.

Franchir le Rubicon [fʁɑ̃ʃiʁ lə ʁybikɔ̃]

Fig. A. Jules César franchissant le Rubicon. SPQR.

Fig. A. Jules César franchissant le Rubicon. SPQR.

[fʁɑ̃ʃiʁ lə ʁybikɔ̃] (exp. HIST.)

49 avant JC, c’est vous dire si c’est suranné. Alea jacta est, c’est vous dire si c’est historique. J’aime franchir le Rubicon car elle relève d’une attitude volontaire et conquérante, d’une folie bien réfléchie (enfin autant qu’elle puisse l’être), d’un refus du déterminisme divin ou d’ailleurs, d’un risque pris avec tout ce qui pourra être ou ne pas être. Pisse-vinaigre s’abstenir, bien entendu, et vous savez combien je les chéris.

La ceinture du Docteur Gibaud [la sɛ̃tyʁ dy dɔktœʁ ʒibo]

Fig. A. Homme souffrant d’un lumbago avant l’invention du docteur Gibaud.

[la sɛ̃tyʁ dy dɔktœʁ ʒibo] (MARQ. DEP)

L‘histoire veut que la ceinture du Docteur Gibaud soit née lors d’une partie de pêche entre Maurice Pichon et le Docteur Gibaud¹. Et le principe de surannéité veut que les noms Maurice, Pichon et Gibaud accolés dans une même phrase suffisent au caractère précisément suranné du propos. Dont acte : la ceinture du Docteur Gibaud est surannée.

Vespasiennes [vɛspazjɛn]

Fig. A. Empereur Vespasien, inventeur des vespasiennes.

Fig. A. Empereur Vespasien, inventeur des vespasiennes.

[vɛspazjɛn] (n. f. ONO.)

Je me considère en partie suranné car j’ai eu l’honneur et privilège (en prime enfance) d’utiliser les vespasiennes dont on peut objectivement dire qu’elles sont elles totalement désuètes.

Cucul la praline [kykyl la pʁalin]

Fig. L. Angelot mignon Saint patron de Cucul la praline.

Fig. L. Angelot mignon Saint patron de Cucul la praline.

[kykyl la pʁalin] (inv. POP.)

Qu’on se le dise, cucul la praline n’est pas méchant. Tout juste moqueur, et encore. Et c’est bien ce caractère aimable et bienveillant qui lui confère la patine nécessaire à son aspect suranné.

La tournée des grands-ducs [la tuʁne de ɡʁɑ̃dsdyk]

Fig. 12. Groupe de fêtards en tournée des grands-ducs. XIXe s.

[la tuʁne de ɡʁɑ̃dsdyk] (exp. fest. NOBL.)

Faisant généralement l’objet d’une annonce à qui veut bien l’entendre dans le canton, la tournée des grands-ducs est un de ces instants festifs dont on reparlera dans l’année qui suivra, tout en sous-entendu bien entendu.