Béguin [béɡê]

Béguin

Fig. A. La vie, l’amour, l’argent, les amis et les roses.

[béɡê] (n. masc. AMOU.)
Vous le savez, le suranné aime la subtilité¹. Et celle du mot désormais inusité que nous allons appréhender tient tout autant au mot lui-même (évidemment) qu’au déterminant possessif susceptible de le précéder ou qu’à un article défini ou indéfini masculin qui peut aussi l’accompagner. Si tu n’aimes plus la grammaire depuis le CE1 tu vas souffrir l’ami.

Compère-loriot [kôpèrlòrjo]

Phot. A. Jeune garnement en observation. Collec. privée.

[kôpèrlòrjo] (gr. n. SENS.)
Avant, c’est à dire en ces temps lointains et surannés, le garnement n’avait accès à toute information, de quelque nature qu’elle soit, que par l’observation, la rumeur et la documentation imprimée. Je veux signifier par là aux plus jeunes des lecteurs de ce modeste dictionnaire pédagogique que les précepteurs électroniques que sont vos amis algorithmes des firmes de Palo Alto ou d’ailleurs n’existaient pas.

Eh oui, ça jette un froid.

À tire-larigot [a tirlariɡo]

Fig 1. Corne d'abondance (collec. perso.).

Fig 1. Corne d’abondance (collec. perso.).

[a tirlariɡo] (loc. PAROXY.)

Si la France est le pays du bon vin il ne faut alors point s’étonner que nombre de nos expressions désormais surannées aient un rapport quelconque avec la Dive bouteille.

Cela dit nos ancêtres qui inventèrent cette langue qu’on ne parle plus ont dû un peu forcer sur la boutanche ou plutôt boire à tire-larigot comme on disait alors parce que des fois elle est complexe.

Le jardin des pontes [le Zardê dé pôt]

Fig. A. Y a d’la rumba dans l’air.

[le Zardê dé pôt] (gr. n. JEU)
Cest un suranné printanier qui nous convie aujourd’hui à l’étudier. Et pour palabrer tranquillement il nous attend dans le jardin, à la française ou à l’anglaise, ce sera comme vous voudrez. Venez vous asseoir sous le grand arbre, nous y serons bien à l’ombre. Avant peut-être de nous y retrouver à nouveau, à l’ombre.

Faire un bide [fèr ê bid]

Fig. 1. Hamlet faisant un bide.

[fèr ê bid] (fam. SPECT.)
Si l’échec est toujours cuisant pour l’artiste quelle que soit son époque, en ces temps d’autrefois il se trouvait en sus ventripotent, une tare mal-aimée comme on le voit aussi dans Gros-Jean comme devant.

Oui, parfois la langue surannée à cela qu’elle est puissamment humiliante quand elle se met en tête de vous la mettre sous l’eau (la tête). Il est ainsi cette expression qui dote d’un surpoids bedonnant celui qui n’aura pas eu l’heur de plaire à son public et que nous allons donc de concert étudier sur le champ.

22 voilà les flics [vêt-dö vwala lé flik]

22 voilà les flics

Figure. F. Contrrrôle du véhicule. Archives Gendarmerie Nationale.

[vêt-dö vwala lé flik] (interj. exclam. TAÏAU.)

Quand la maréchaussée pointait le bout du nez ou plutôt celui de son bâton, le monte-en-l’air, l’arnaqueur, le rat d’hôtel, le malandrin avaient comme surannée exclamation en guise d’annonce de débandade celle du 22 voilà les flics. C’est en tout cas ce que me racontaient les films et les bouquins.