Carré blanc [karé blâ]

Fig. A. Carré blanc. 1908. Musée d’Art Blanc, Reykjavik.
[karé blâ] (gr. nom. TÉLÉ.)
Les temps surannés savaient parfois être pudiques, aussi lorsque Karl Ferdinand Braun inventa en 1892 le tube cathodique (celui qui donnera le téléviseur puis la télévision puis les programmes télévisés), les responsables de la chose décidèrent-ils d’instaurer ce que l’on pourrait appeler simplement index librorum prohibitorum juxta exemplar romanum jussu sanctissimi domini nostri si l’on parlait latin dès le matin à l’instar de la curie romaine.
Barbacole [baʁbakɔl]

Fig. A. La classe.
[baʁbakɔl] (n. masc. SCOL.)
Faux ami ! Si vous pensiez que voici venir les Barbapapa, toujours contents Papa et Maman Barbapapa, et leurs enfants les p’tits et les grands, se transformant à volonté ronds ou carrés, eh bien vous vous trompiez.Le mot au chevet duquel nous allons nous pencher se contrefiche de Barabapapa tout rose plus rose qu’une rose, de Barbamama plus noire qu’une rose noire, de Barbibulle le jaune, de Barbalala verte comme une pomme et même de Barbotine, cet ange à la couleur des oranges¹.
Branle-gai [brâlɡé]

Fig. R. Homme en tenue de branle-gai.
[brâlɡé] (n. comp. DANS.)
Les bonnes mœurs modernes sont souvent à l’origine d’une mise à la retraite de quelque mot qu’elles jugeront offensant pour les chastes pratiquants de la langue.Bélître [bélitr]

Fig. A. Duel au premier sang. Collec. privée.
[bélitr] (n. m. VIL.)
La piétaille quémandeuse, le vil, le moins que rien ont leur synonyme suranné dont il est peut probable que vous usiez souvent, à moins que vous ne travailliez votre répertoire des classiques (Cyrano de Bergerac, Le médecin malgré lui¹).Selon la légende, un Germanopratin bronzé à velours côtelé serait le dernier à l’avoir employé, peu avant que le Flore ne devienne un repère pour touristes atlantistes en goguette à Paris, dans une période que la datation au carbone 14 situe avant 1986.
Bernique [bèrnik]

Fig. A. Berniques et divers coquillages. Plage de Cassis. Collec. privée.
[bèrnik] (exp. adv. COQUIL.)
Très complexe d’usage, il est probable que le mot suranné que voici ait disparu par grande méconnaissance de ses cas d’employabilité.Il faut dire qu’avec son homonyme gastéropode prosobranche, coquillage comestible vivant dans la zone de balancement des marées, il partait avec un certain handicap. Au temps du suranné on savait cependant le placer (notamment en normando-picard, eh oui !) là où la modernité a préféré renoncer à l’utiliser.
