Recevoir une giroflée à cinq pétales [resevwar yn Ziròflé a sêk pétal]

giroflée

Fig. V. La giroflée.

[resevwar yn Ziròflé a sêk pétal] (gr. verb. HORTI.)

Originaire du bassin méditerranéen, la giroflée est une fleur des plus communes en France et pousse de-ci de-là sur les murs, aux pieds des palissades et où le vent et les abeilles auront décidé de porter ses pétales de couleur jaune, pourpre, orange, rose ou encore marron. Un très joli parfum suave la rend reconnaissable et c’est ainsi que d’avril à octobre elle égaiera nos villes et nos campagnes.

Oscar [òskar]

Oscar le squelette

Fig. Q. Oscar. Min. Éduc. Nale.

[òskar] (n. pr. SVT)

Prénom suranné à plus d’un titre, Oscar fut porté par des rois de Suède et de Norvège (Oscar Ier et Oscar II), par un film mettant en scène le toujours très excité Louis de Funès, par Wilde le dandy venu mourir à Paris avant ses cinquante ans, et par tout ce qui commence par un O quand il est épelé selon l’alphabet phonétique des militaires de l’OTAN (Alpha, Bravo, Charlie, Oscar).

Lagarde et Michard [laɡard é miSar]

Fig. B. Coupe d'un cerveau suranné formaté par Lagarde et Michard.

Fig. B. Coupe d’un cerveau suranné formaté par Lagarde et Michard.

[laɡard é miSar] (n. prop. SCOL.)

Laurel et Hardi, Roux et Combaluzier, Procter&Gamble, Stone et Charden, Boule et Bill, Bonnie and Clyde, Maritie et Gilbert Carpentier, Castor et Pollux. Il est des couples mythiques qui peuplent ainsi à notre insu les coins de la mémoire et de notre histoire collective. Parmi ces duos qu’une simple conjonction de coordination suffit à rendre célèbre (eh oui, tout est dans la conjonction et dans le rythme des noms qui l’entourent), il en est un qui tient une place à part. Parce que des générations surannées entières lui doivent à la fois leur culture et les plus angoissantes heures de cours jamais vécues : ouvrez votre Lagarde et Michard page 79, nous allons faire un petit contrôle.

Aliboron [alibòrô]

Fig. P. Aliboron se faisant portraitiser par Boronali. 1910.

Fig. P. Aliboron se faisant portraitiser par Boronali. 1910.

[alibòrô] (n. m. ART)

Le mensonge et l’approximation étant par définition exclus du labeur encyclopédique, il nous faudra préciser ici que le mot que voilà fut entendu une ou deux fois au maximum dans une jeunesse lointaine, prononcé en sentence par un rude et juste barbacole, et accompagnant tout à la fois une mise au coin (à la droite du tableau noir) et le port d’un bonnet d’âne.

Depuis, aucun autre sursaut n’est à signaler, preuve qu’il vit bien caché au fond du suranné.

Y avoir du monde au balcon [i avwar dy môd o balkô]

Fig. A. Du beau monde au balcon. Opéra Garnier.

[i avwar dy môd o balkô] (loc. verb. BONNET.)

Noël au balcon, Pâques au tison nous rappellent la sagesse proverbiale de l’Almanach Vermot et ses confrères météorologues post journal télévisé à heure de grande écoute, diffusant ce faisant l’idée que cet élément d’architecture cher à la littérature (Cyrano de Bergerac et cette fameuse scène que vous avez jouée¹), à la peinture (Le Balcon, Edouard Manet, 1869), au théâtre (ah le balcon de la Fenice), à la poésie (Le Balcon, Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal, Spleen et Idéal, XXXVI), à la spiritualité (urbi et orbi), est un incontournable d’une vie réussie.

Se taper la cloche [se tapé la klòS]

Se taper la cloche

Fig. A. Bourdon.

[se tapé la klòS] (gr. verb. MIAM)

Ding ! Dong ! C’est un signal. Que ce soit le tocsin de l’alerte, le grelot du lépreux, le glas lugubre dont on ne sait pour qui il sonne ou un hommage envolé d’Emmanuel, le Bourdon de Notre-Dame, le son du battant qui vient frapper l’airain nous fait dresser l’oreille. Dong, dong, doooong.