Avoir un cafard dans le Choubersky [avwaʁ œ̃ kafaʁ dɑ̃ lø Choubersky]

Fig. A. Patins-bicyclette Choubersky.

[avwaʁ œ̃ kafaʁ dɑ̃ lø Choubersky] (INVENT. CON.)

Charles Choubersky n’était pas la moitié d’un con. Le zèbre frisait même le génie, passant son temps à inventer (on ne disait pas encore innover, la Nation n’ayant alors rien d’une start-up mais ceci est une autre histoire) avec une obsession toute particulière pour le mouvement perpétuel.

Être la quatorzième écrevisse [ɛtʁ la katɔʁzjɛm ekʁəvis]

Fig A. 14e et 15e écrevisses.

[ɛtʁ la katɔʁzjɛm ekʁəvis] (Déda. 14)

Le dérisoire a aussi droit d’être exprimé avec délectation en ces temps où la langue réserve à chaque situation, à chaque comportement, une petite expression pas piquée des hannetons.

Ainsi à celui qui fait dans le futile, dans le bouche-trou, dans le chétif, il sera annoncé qu’il n’est rien d’autre que la quatorzième écrevisse. Ni plus, ni moins.

Manger des côtelettes [mɑ̃ʒe de kotəlɛt]

Fig. A. Avoir triomphé dans Tailleur pour dames ça vous pose son homme pour un bail.

[mɑ̃ʒe de kotəlɛt] (THÉÂ. APPL.)

Contrairement à ce que le commun imagine c’est du talent et non de l’appétit qu’il s’agira de posséder pour manger des côtelettes. Et un peu plus que lors de douze minutes de cuisson s’il vous plaît car on n’est pas en cuisine mais sur scène.

Gratter le mince [gʁate lø mɛ̃s]

Fig A. Gratte-papier grattant le mince.

[gʁate lø mɛ̃s] (exp. script. CULT.)

Il en est (tristement) ainsi de l’histoire de l’humanité : c’est en se foutant sur la tronche lors de batailles sanglantes que la connaissance progresse. De là à penser que l’ouverture d’esprit est proportionnelle à celle du crâne de l’ennemi il n’y a qu’un pas que la pédagogie se refuse cependant à franchir, préférant s’en tenir à des préceptes plus charitables comme la grammaire, la dialectique ou la rhétorique. Ceci est cependant une autre histoire.

Glisser dessus comme l’eau sur les plumes d’un canard [glise dəsy kɔm ɛl o syʁ le plym de œ̃ kanaʁ]

Fig. A. Canard à plumes.

[glise dəsy kɔm ɛl o syʁ le plym de œ̃ kanaʁ] (loc. anim. INDIFF.)

Quand peu chaut à l’homme des temps surannés – égaré qu’il soit en modernité ou les deux pieds bien ancrés dans l’époque, peu importe – il lâchera une tirade que le moins spécialiste des anatidés saura interpréter : « ça me glisse dessus comme l’eau sur les plumes d’un canard ».