On n’est pas bien là ? À la fraîche…
Se manier le baba [se manjé le baba]

Fig. Q. Diverses études callipyges.
[se manjé le baba] (loc. verb. VIT.)
Ne croyez pas que le temps suranné n’ait jamais été celui de l’urgence. Il lui arrivait, lui aussi, de devoir se presser, s’activer, d’accélérer la cadence pour arriver au but un peu plus vite que prévu.
Quand la quiétude devait être troublée pour une raison impérieuse, le langage se dotait d’ordres qui n’en demeuraient pas moins imagés, ce n’est pas parce qu’on est pressé qu’on en est moins suranné tout de même !
Être Faubourg Saint-Germain [ètre fobur sêtZèrmê]

Fig. Z. Boulevard Saint-Germain. Paris 7.
[ètre fobur sêtZèrmê] (gr. verb. 7e ARDT.)
École militaire, Invalides, Quai d’Orsay. Grosso modo voici le Faubourg Saint-Germain marqué en son centre par le boulevard Saint-Germain voulu par le baron Haussmann. Le septième arrondissement parisien, au chic plus jésuitique que le sélect seizième accueillant les vieilles et les modernes fortunes. Pas de ça au Faubourg Saint-Germain où l’on peut être parfois sans le sous, certes, mais où l’on est Faubourg Saint-Germain, toujours.
Monaco [mònako]

Fig. A. Riton, un Monaco !
[mònako] (n. com. COCKT.)
Principatu de Mu̍negu comporte de très nombreux signes de surannéité, à commencer par sa figure princière et éternelle : Grace Kelly. Une énumération des qualités désormais surannées de la blonde hitchcockienne Altesse Sérénissime la princesse Grace de Monaco est cependant une toute autre histoire que celle qui nous conduit à étudier ici la dénomination de ce petit État de deux kilomètres carrés.
Fleure-fesses [flërfès]

Fig. D. Fleure-fesses en tenue de gala, dénonçant les déviants. Archiv. Kommandantur gross Paris.
[flërfès] (n. masc. JUDA.)
On en a tous connu au moins un. Ce petit fayot à lunettes qui désignait le lanceur de boulettes en papier, ce fourbe qui balançait qu’on avait copié pendant la dictée, cet espion qui nous dénonçait aux autorités scolaires pour être celui qui avait amené cet orvet uniquement destiné à faire marrer les copains¹. Cet aigrefin qui se croyait malin parce qu’il mouchardait au barbacole et que, pour nous, ça finissait en colle.
Être pris pour un Américain [ètre pri pur ên- amérikê]

Fig. A. Il était une fois l’Amérique. Allég.
[ètre pri pur ên- amérikê] (loc. verb. CAPITAL.)
Depuis que tonton Cristóbal est revenu plein aux as des Amériques en 1493, après avoir indexé le taux de change de l’or sur celui de la verroterie selon un savant calcul lui permettant de s’en mettre plein les fouilles (car après tout ce ne sont pas des sauvages en pagne qui vont se mettre à nous causer gros sous), l’habitant des lointaines terres de l’ouest passe pour un nabab de naissance qui n’aurait rien d’autre à faire que partager son immense fortune, éventuellement sous la contrainte.
