Faire son persil [fèr sô pèrsi]

Fig. A. Élégante allant faire sa lessive avec Persil®.

[fèr sô pèrsi] (périph. petro. crisp. ASSAIS.)

Deux chapelles s’écharpent autour du petroselinim crispum, et ça ne se passe pas en cuisine. L’une est adepte du mouvement pour définir faire son persil, l’autre est au contraire favorable à l’immobilité dans son explication de texte.

Enseigne à bière [âsèN a bjèr]

Fig. A. Enseigne à bière néon. XXᵉ s.

[âsèN a bjèr] (n. fém. JUPIL.)

Gzzzzz gzzzzz. Gzzzzz gzzzzzz. C’est le ronflement de l’enseigne au néon clignotant. Avec ses couleurs criardes elle indique au chaland que c’est ici qu’il dormira le mieux, puisque l’hôtel se nomme moderne, qu’il boira du whisky à gogo, puisque c’est écrit en gros, que c’est ouvert 24/24 ou que les hôtesses sont avenantes.

Aller comme des guêtres à un lapin [alé kòm dé ɡètr a ê lapê]

Fig. A. Lapin chasseur.

[alé kòm dé ɡètr a ê lapê] (loc. verb. MOD.)

En dehors des cavales, des étalons, et de celles et de ceux qui les montent, les guêtres ne concernent plus grand monde.

Si l’on excepte l’épisode malheureux des années Flashdance et la relance du port de ces protège-jambes en version fluorescente au cours des middle-archaic comme disent les américains (en sus des vestes à épaulettes, mais ceci est une autre histoire), on peut considérer que les guêtres appartiennent à l’histoire passée.

Être de la couille de loup [ètre de la kuj de lu]

couille de loup

Fig. A. Ombre chinoise peu crédible, dite en couille de loup.

[ètre de la kuj de lu] (loc. verb. TESTICU.)

Bien qu’issu de la toujours compliquée à prononcer (et à écrire) famille des renonculacées, l’hellébore avait tout pour plaire : des vertus médicinales, un nom qui en impose, des pétales d’ampleur, et même un jour attribué dans le calendrier républicain (le onzième de pluviôse).

Faire un pas de clerc [fèr ê pa de klèr]

Fig. A. À la boum de Thierry. Archives perso.

[fèr ê pa de klèr] (loc. verb. CHACHA.)

La langue surannée, ne pouvant échapper aux querelles de son époque, aime parfois bouffer du curé.

Avec gras comme un moine elle stigmatisait le régime hyper protéiné du clergé régulier quand le peuple, lui, se serrait la ceinture, avec comme la vérole sur le bas clergé en guise de locution désignant la facilité de réalisation d’une quelconque opération elle sous-entendait des mœurs en inadéquation avec les vœux prononcés, et avec se confesser comme les cordeliers de Metz elle démontrait que la baston est parfois un plus court chemin que la prière pour régler un léger différend.

Faire flanelle [fèr flanèl]

Fig. A. Modèle rouge-en 38-mais-je-le-voudrais-en-bleu-en-37.

[fèr flanèl] (gr. verb. COMMERC.)

S‘il est un tissu suranné c’est assurément la flanelle. Ce coton peigné doux au toucher confectionne pantalons et chemises du meilleur goût pour les promenades sur la jetée en été et s’accommode parfaitement avec un Panama ou un canotier.

Mais la flanelle n’est pas que ce monde de douceur : elle sait aussi irriter lorsqu’accolée au verbe faire. Oui, faire flanelle énerve souvent, et plutôt le commerçant. Explications.