Avocat du Diable [avòka dy djabl]

Fig. A. « Vautré dans le stupre de son vivant, il ne saurait s’asseoir parmi les saints ». Procès en canonisation d’un anonyme. Musée du Vatican.

[avòka dy djabl] (n. comp. ALLELUI.)

Pour ceux qui pensaient passer une postérité béate en se la coulant douce au Paradis parmi les saints, il y a des démarches à faire. Vous croyiez quoi ? Que les portes du septième ciel allaient s’ouvrir comme ça ?

Être brut de pomme [ètre bryt de pòm]

Fig. P. Tonton.

[ètre bryt de pòm] (loc. qualif. CIDR.)
— Vous avez beau dire, y a pas que d’la pomme… y’a autre chose… ça serait pas des fois de la betterave ? Hein ?

Si, y en a aussi ! ❞¹

Eh bien non. Non, non, non et non.

Décrocher la timbale [dékròSé la têbal]

Fig. J. Fête des rillauds et du pâté aux prunes à Mauges-sur-Loire.

[dékròSé la têbal] (loc. verb. COCA.)
SYN. Bingo.

Dans les temps anciens du langage suranné, quand l’ascenseur social n’était même pas en panne puisqu’il n’existait pas, seul le mât de cocagne permettait de sortir de la fange. En parvenant au faîte de son érection lubrifiée fichée en place du village, le gueux pouvait espérer atteindre le filet garni ou mieux, décrocher la timbale.

Donner du baume de Galaad [dòné dy bom de ɡalaa]

Fig. A. Riches hommes plaignant les pauvres.

[dòné dy bom de ɡalaa] (loc. verb. DEU.)
SYN. Inagir.

Cedronella Triphylla canariensis. Son feuillage vert et ses fleurs roses font le parfum camphré si caractéristique de son baume. Plante quasi miraculeuse qui guérira l’eczéma, l’asthme, les bronchites, régulera la tension artérielle, et dont on obtiendra tous les miracles pour peu qu’on l’implore correctement puisque après tout son onguent est biblique.

Toucher sa canette (ne pas) [tuSé sa kanèt]

Fig. M. Différents modèles de canettes. The Bud’ Foundation.

[tuSé sa kanèt] (loc. verb. BIÈR.)
SYN. Toucher sa bille. Toucher sa bouteille en PET recyclé.

Quand l’excellence demande une mesure, quand la formule laudative doit trouver un référent partagé par le plus grand nombre pour bien ancrer sa force, en France elle va voir du côté des boissons fermentées.

C’est ainsi : l’alcool a toujours su inspirer les créateurs, pourquoi ceux du langage y auraient-ils échappé ?

Toutes les femmes de Blois sont rousses et acariâtres [tut lé fam de blwa sô rus é akarjatr]

Fig. B. Femmes de Blois bottant l’arrière train d’un voyageur Anglais.

[tut lé fam de blwa sô rus é akarjatr] (loc. hum. ORAN.)

C‘est bien connu (au temps du suranné s’entend), toutes les femmes de Blois sont rousses et acariâtres. Ce qui pose un problème d’ampleur. Car la préfecture de Loir-et-Cher compte tout de même quarante cinq mille âmes et si plus de vingt deux mille et quelques d’entre elles (les femmes) sont rousses et acariâtres, les vingt deux mille et quelques restantes ne peuvent vivre avec des grincheuses.