Catégorie : Langues

Querelle d’Allemands [kerèl dalmâ]

Fig. F. Ein Freund, ein guter Freund.

[kerèl dalmâ] (loc. géo. FREUN.)

Ein Freund, ein guter Freund, chanson allemande devenue Avoir un bon copain sous les envolées enthousiastes et lyriques d’Henri Garat (qui nous rappelle qu’avoir un bon copain voilà c’qui y a d’meilleur au monde, oui, car, un bon copain c’est plus fidèle qu’une blonde), ein Freund, ein guter Freund, donc, est en quelque sorte la mise en musique de l’expression étudiée ci-dessous.

Pet-de-loup [pedlu]

Fig. K. Blablabla, blabla…

[pedlu] (n. com. PROUT.)
SYN. GNAGNAGNA.

Elle est parfois populaire, parfois catholique, d’été en politique, du troisième âge aussi : l’Université… universitas magistrorum et scolarium. Fleuron du savoir et de sa transmission.

Compliment de la place Maubert [kôplimâ de la plas mobèr]

Fig. P. La place Maubert et ses pavés balancés sur la maréchaussée, déjà en juin 1848. Source BnF.

[kôplimâ de la plas mobèr] (loc. géog. Vᵉ arrdt.)

Bien avant l’avènement d’une époque moderne dans laquelle le regard admirant serait traité de concupiscent, dans ces temps surannés où flatter juste était du plus grand art, il existait une expression dite « du Vᵉ arrondissement » pour qualifier le louange trivial ou la galanterie malvenue.

Avocat du Diable [avòka dy djabl]

Fig. A. « Vautré dans le stupre de son vivant, il ne saurait s’asseoir parmi les saints ». Procès en canonisation d’un anonyme. Musée du Vatican.

[avòka dy djabl] (n. comp. ALLELUI.)

Pour ceux qui pensaient passer une postérité béate en se la coulant douce au Paradis parmi les saints, il y a des démarches à faire. Vous croyiez quoi ? Que les portes du septième ciel allaient s’ouvrir comme ça ?

Bijou de la foire Saint-Ovide [biZu de la fwar sêòvid]

Fig. A. Foire Saint-Ovide.

[biZu de la fwar sêòvid] (n. complex. VIL.)

Peu avare en mots bien choisis pour traiter le médiocre de ce qu’il est, le langage suranné possède dans ses rangs quelques pépites que la lie pourrait aller jusqu’à prendre pour un compliment.

Rôtir le balai [rotir le balè]

FIG. A, B, C. Différents balais à rôtir.

[rotir le balè] (loc. verb. MŒUR.)

Même dans la langue surannée il existe des sens propres et des sens figurés. Pour discerner l’un de l’autre, il est alors primordial d’avoir à portée de la main un Dictionnaire raisonné des mots surannés et expressions désuètes ou tout autre ouvrage du même genre exposant avec pédagogie et sérieux le pourquoi du comment.

Faire le convoi de Limoges [fèr le kôvwa de limòZ]

Fig. A. Limougeauds faisant le convoi de Limoges, rue des Récollets.

[fèr le kôvwa de limòZ] (loc. géog. POLI.)

Limoges souffre d’une réputation largement usurpée de place équivalant à celle du fondement mondial. Ne parvenant pas à tirer profit d’une position pourtant centrale dans l’hexagone, la cité petitement éloignée de tout s’est peu à peu bâti un statut unique de bourgade démodée.

Faire un pas de clerc [fèr ê pa de klèr]

Fig. A. À la boum de Thierry. Archives perso.

[fèr ê pa de klèr] (loc. verb. CHACHA.)

La langue surannée, ne pouvant échapper aux querelles de son époque, aime parfois bouffer du curé.

Avec gras comme un moine elle stigmatisait le régime hyper protéiné du clergé régulier quand le peuple, lui, se serrait la ceinture, avec comme la vérole sur le bas clergé en guise de locution désignant la facilité de réalisation d’une quelconque opération elle sous-entendait des mœurs en inadéquation avec les vœux prononcés, et avec se confesser comme les cordeliers de Metz elle démontrait que la baston est parfois un plus court chemin que la prière pour régler un léger différend.

Aller voir défiler les dragons [alé vwar défilé lé draɡô]

Fig. A. Dragons à Iéna. Edouard Detaille.

[alé vwar défilé lé draɡô] (loc. verb. ARDET ET AUD.)

L‘article VII¹, « Manière de faire défiler la troupe, pour la voir des deux côtés », est formel : « Quand les Cavaliers ou Dragons ont monté à cheval au quartier, & qu’ils ont été comptés, un Officier, ou Maréchal-des-Logis, ou les deux ensemble, la troupe étant en bataille ou sur plusieurs rangs, doivent faire défiler la Compagnie des deux côtés ».

Être avec son jeune homme [ètr avèk sô Zën òm]

Fig. A. Jeune homme venant d’avoir dix-huit ans.

[ètr avèk sô Zën òm] (loc. verb. ALCOO.)

Il n’est ici nullement question des mœurs frivoles avec mignons (comme certains huguenots et autres ligueurs le reprochaient au roi Henri troisième du nom par exemple), pas plus que de nuits d’automne à compter en le voyant, lui qui vient d’avoir dix-huit ans et qui est beau comme un enfant, fort comme un homme (c’est l’été, évidemment).

Qu’on se le dise et qu’on lise en toute sérénité (si l’on fait partie d’une quelconque ligue de vertu) l’explication complète d’être avec son jeune homme.