Tout l’toutim [tu l_tutim_]

Fig. A. Capiche ?

[tu l_tutim_] (subst. masc., ARG. POP.)
Même si tu jactes pas l’argomuche, j’espère qu’t’entraves un chouïa c’qui s’raconte icigo. Sinon tu t’esbignes fissa parce que ça va chauffer pour tes miches. Ça va être avoinée et tout l’toutim. Capiche ?

Plaît-il ?

On me dit dans l’oreillette que certaines personnes sensibles des neurones n’auraient pas acquis les bases du langage propres à la compréhension des paroles susdites. Diantre, voilà qui est bien fâcheux.

Or donc, tout l’toutim aurait échappé à votre entendement, tout suranné qu’il est. Je vois, je vois…

À toutes fins de bon entendement, sachez que tout l’toutim est une locution signifiant à la fois l’indénombrable et la totalité d’un ensemble supposé cohérent, cet ensemble pouvant être composé de personnes, d’objets, d’actions, de trucs, de machins, enfin tu vois.

Tout l’toutim fait partie de ces raccourcis délicieux qui sous-entendent une compréhension partagée frôlant la complicité entre les parties prenantes au dialogue. En un mot comme en cent, on se comprend à demi-mots. Et s’il s’énonce Gitane maïs au bec, tout l’toutim prend l’ampleur théâtrale que le ton magnifique de sa prononciation apocopée pose au firmament de la langue surannée, celle d’Un singe en hiver¹ for example. Mais ceci est une autre histoire, nous y reviendrons en temps voulu.

Rompez.

¹“En Chine, quand les grands froids arrivent, dans toutes les rues des villes, on trouve des tas de petits singes égarés sans père ni mère. On n’sait pas s’ils sont venus là par curiosité ou bien par peur de l’hiver, mais comme tous les gens là-bas croient que même les singes ont une âme, ils donnent tout ce qu’ils ont pour qu’on les ramène dans leur forêt, pour qu’ils retrouvent leurs habitudes, leurs amis. C’est pour ça qu’on trouve des trains pleins de petits singes qui remontent vers la jungle”.

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