Miami Vice [maɪˈæmiː vˈaɪs]

Fig. A. Welcome to Miami.

[maɪˈæmiː vˈaɪs] (city FLOR. USA)

Miami est en-soi une ville surannée. Son soleil et l’influence de ses ultra-violets sur les tonalités pastel et bariolées de ses immeubles de l’Art Deco District contribuent largement à cette qualité mais ce n’est pas tout. Une image surannée ça se travaille et comme on est aux USA ça se travaille à coup de stars et de série télévisée, eh oui les p’tits gars c’est comme ça là-bas. Allez, plongeons avec délectation dans le vice, le stupre et la luxure de la nuit floridienne.

[Générique avec musique à base de boite à rythme pour ceux qui sont à fond uniquement]

Miami Vice, puisque c’est d’elle dont nous causerons ici, est une série délicieusement surannée comme on n’en fera plus. Nous narrant les aventures pittoresques de deux représentants de la loi un peu border line quant à la stricte application de ladite loi, elle est surtout un hommage permanent à la surannéité des lieux qu’elle balaye de son regard en contre-jour et en lens flare.

Ainsi glisse-t-on dans la nuit chaude à tous points de vue avec Sony Crockett et Ricardo Tubbs à bord d’une Ferrari Daytona noire (puis plus tard d’une Testarossa blanche nettement plus m’as-tu-vu) au rythme d’une bande son Phil Colliniesque sur Ocean Boulevard ou Collins Avenue, en quête de méchants trafiquants de drogue ou d’armes, c’est selon. C’est so 80’s qu’on est dans le suranné chimiquement pur. Attention ça tache.

Les costumes sont de Giorgio Armani qui entre de plain pied en surannéité grâce à ses épaules larges, ses matières fluides et ses couleurs improbables néanmoins en harmonie avec les flamants rose locaux et les couchers de soleil sur la baie de Biscayne. Les chaussures se portent sans chaussettes, le cheveux peut être long en nuque. Tout cela n’aura évidemment pas été sans conséquence sur les surannés d’aujourd’hui.

Une récente étude américaine¹ a prouvé que 87% des petits garçons élevés à Miami Vice projetaient des fantasmes récurrents trente ans plus tard sur les voitures de sport, les costumes seyants, les filles en mini-short et en roller, et les bateaux de luxe. 45% d’entre eux s’entêtent à porter des lunettes de soleil y compris quand l’indice de vigilance frise le zéro. Mieux encore, plus de 30% arboreraient une barbe de trois jours pour ressembler à Sony Crockett alias Don Johnson, le héros de leur enfance.

Une étude française démontrerait quant à elle que 96% des petits garçons élevés à Navarro sont pourvus d’un embonpoint certain et parlent en faisant des gestes avec les mains. Tout le monde ne peut pas finir en suranné.

¹“One again bistoufly and the Miami Vice syndrom”, 2014, in. The Science Movie Revue

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