À la six-quatre-deux [a la sikskatre-dö]

à la six, quatre, deux.

Fig. D. 1, 2, 3, six, quatre, deux.

[a la sikskatre-dö] (énum. MATH.)

La langue surannée, qui pense à tout, a bien évidemment travaillé sur la question du négligé, de l’à-peu-près et du n’importe comment. Et comme souvent elle a bâti une expression qui sans explication demeurera obscure à tout moderne empli d’anglicismes francisés à la va-comme-je-te-pousse ou piquouzé aux néologismes en Power Point®.

Bien heureusement le dictionnaire raisonné des mots surannés et expressions désuètes est là pour expliquer ce qui se cache derrière à la six-quatre-deux (6-4-2).

Aucun résultat sportif humiliant pour le perdant, aucun code de carte de quelle couleur qu’elle soit permettant d’acheter à crédit moult biens inutiles mais indispensables, aucun numéro de téléphone débutant par TURBIGO, aucune code secret autorisant à pénétrer dans quelque club sélect, non, à la six-quatre-deux n’est rien de ça.

N’est à la six-quatre-deux que ce qui est vite fait mal fait

N’est à la six-quatre-deux que ce qui est vite fait mal fait, bricolé et bâclé, nul et non avenu. À la six-quatre-deux est torché en deux temps (ce qui pourrait expliquer le deux) trois mouvements (ce qui nous éloigne du quatre et ne consent à nous rapprocher du six que si on le multiplie par deux, théorie osée au demeurant).

Les musiciens nous dirons que dans leur art une mesure à six-quatre, est une mesure à deux temps, qui a la blanche pointée pour unité de temps et qui est composée de six noires. Peu convaincant pour en faire une origine d’expression, le solfège ne passant par pour l’école du laisser-aller.

Les dessinateurs tenteront de nous convaincre qu’avec l’aide d’un six (6), d’un quatre (4) et d’un deux (2) alignés verticalement on dessine approximativement un visage. Les braves n’ont jamais vu mes dessins, même les plus approximatifs. L’hypothèse est réfutée.

Ici nous osons affirmer aussi oserons-nous une fois de plus. Nous professons magistralement en ces lignes qu’à la six-quatre-deux provient de l’apprentissage du compte et du décompte par le tout jeune enfant ! Que ceci soit dit : à la six-quatre-deux est la synthèse d’une numérotation en cours d’apprentissage, un-deux-trois n’étant pas une logique absolue mais bien uniquement le fruit d’un conditionnement.

Oui mes amis, si un-deux-trois vous semble couler d’une source limpide c’est que vous êtes à la fois adulte et raisonnable, bien incapable donc de remettre en cause l’ordre mathématique appris. Point de cela chez le bambin pour qui six-quatre-deux est tout à fait possible.

Par allusion et comparaison, à la six-quatre-deux sera devenu la marque de l’à-côté de la plaque, du brinquebalant et de l’incohérent.

L’enfance est loin désormais, aussi à la six-quatre-deux ne se dit-il plus guère. Le bambin d’aujourd’hui est bien plus éveillé que ne l’était son aîné des années surannées : il sait compter, lui, et dans le meilleur des cas, six-quatre-deux sera le code de son smartphone…

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