Dans les années surannées l’apéro c’est sacré et ça se prend au Balto. Dédé, le patron tatoué (un ancien de la marine marchande) qui porte le tablier et la barbe sans vouloir être à la mode, a une bonne dizaine de spécialités à portée de main : les voici dans le classement officiel des apéros surannés.


#1 Absinthe

La Dame verte en a abîmé plus d’un est c’est pour ses propriétés aidant à conter fleurette aux folies qu’elle connut son heure de gloire. Faire des trous dans la tête lui vaudra aussi son interdiction et sa place de numéro 1 au classement des apéros surannés.

Fig. 1. Dame verte.


#2 Dubonnet

Dubo, dubon, Dubonnet c’est un tel sens du rythme de la phrase, c’est une telle audace, une telle stratégie qu’il ne pouvait que terminer sa carrière au firmament des surannés.

Fig. 2. Dubonnet.


#3 Suze

🎶« Hardi les p’tits gars De Flandre en Vaucluse,
y’a d’la Suze ! y’a d’la Suze !
Car une Suze jamais ça n’se r’fuse ! 
»🎶

 

En chanson, Suze est sponsor du Tour de France. Les forçats de la route ont bien besoin de forces et quoi de mieux qu’une petite Suze derrière la cravate avant d’escalader le Tourmalet ?

Fig. 3. Les forçats de la route.


#4 Blanc cass

Avant le désastreux Kir cassis de pizzéria, régnait le blanc cass. Une boisson dans laquelle papy me laissait tremper les lèvres quand je l’accompagnais « chercher le pain et le journal » comme il disait à mamie (en me faisant un clin d’œil), mais ceci est une autre histoire.


#5 Ratafia

Dédé distille lui-même son ratafia. Un savoir-faire unique au goût indéterminé qui transforme un peu son bistrot en speakeasy new-yorkais (le garde champêtre, complice, vient tout de même s’en jeter un de temps en temps).

Fig. 4. Nécessaire à distillation du ratafia.


#6 Malibu

Avant d’être une ville de Californie aux plage en alerte sur lesquelles batifolaient d’affriolantes naïades en maillot de bain rouge, Malibu c’était l’apéritif de début de soirée. Un Malibu ananas, un walkman et Dreams are my reality. Oui, elles étaient sucrées les années surannées.


#7 Picon bière

Le Picon Bière ça fait le bruit d’une mob’, ça porte un Perfecto et ça se la joue pilier de comptoir. Un mélange à la papa qui n’a jamais fini ringard, une amertume qui fait faire la grimace et plisser les yeux mais un truc incontournable. Une boisson de zinc, avec déhanché, coude posé et pied sur le marchepied.

Fig. 5. Picon.


#8 Fine Champagne

La fine Champagne ou fine à l’eau, se concocte à base de cognac et d’eau gazeuse voire même de limonade. Il est de tradition de héler le garçon avec un tonitruant « Pierrot, une fine ! » ou, moins spectaculairement, d’assurer une entrée de qualité au Balto en ordonnant directement « Jeannot tu nous mettras deux fines Champagne » d’une voix grave qui ne laisse aucune place au doute sur votre statut de vieux Con suranné.


#9 Byrrh

Byrrh s’est affiché sur tant de murs de France et de Navarre qu’il est un apéro faisant partie du patrimoine du pays. Largement suffisant pour occuper cette neuvième place.


#10 Perniflard

Boisson apéritive anisée à quarante-cinq degrés d’alcool à la robe jaune or virant laiteux quand l’eau vient la chahuter, le Perniflard est le nom de comptoir du Pernod, accessoirement plus ancienne des marques d’anisés français. Et même pour qui ne fait pas dans l’anis, le Perniflard c’est aussi une carafe à eau qui trône sur la toile cirée. Ce qui l’installe logiquement dans ce classement.

Fig. 6. La carafe à eau pour Perniflard.

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