Le mouchoir en tissu [lə muʃwaʁ ɑ̃ tisy]

Fig. B. Une pochette de tissu pouvant, le cas échéant, faire office de mouchoir.

Fig. B. Une pochette de tissu pouvant, le cas échéant, faire office de mouchoir.

[lə muʃwaʁ ɑ̃ tisy] (access. TISS.)

Automne et températures frisquettes obligent, voici que la goutte au nez revient et avec elle son corollaire : le mouchoir.

Un rapide aparté sur le reniflement et le mouchage dit « à la russe » particulièrement apprécié des réalisateurs sportifs (puisqu’ils nous le filment en gros plan) et des footballeurs (puisqu’ils en abusent à satiété) : c’est dégueulasse et pis c’est tout.

Revenons donc au mouchoir.

Esquiché [_ɛskiʃe_]

Fig. F. La Provence.

[_ɛskiʃe_] (n. mas. PROV.)

Esquiché n’est suranné que pour ceux qui ont vécu leur enfance en Provence à une époque où elle était reliée à la capitale par la Nationale 7. Je sais, on fait dans le pointu mais ici la rédaction ne renonce devant rien.

Le carrelage blanc du métro [lə kaʁlaʒ blɑ̃ dy metʁo ]

Fig. A. L’entrée du métro, avant le carrelage blanc. Musée RATP.

[lə kaʁlaʒ blɑ̃ dy metʁo ] (ligne 1. METR.)

Sept virgule cinq centimètres de haut sur quinze de large pour créer un rectangle, des bordures biseautées et un blanc de céramique immaculée, voici les ingrédients du suranné.

Apposez le tout de façon horizontale et régulière sur les parois de volumes conséquents, laissez mijoter pendant un petit peu plus d’un siècle. Vous obtiendrez une ambiance des plus surannées que seules quelques élucubrations décoratives décennales régulières risqueront de faire basculer dans le tendance ou le vintage. En dehors de ces vaines et vilaines tentatives, le résultat demeurera suranné, soyez-en sûr.

Silence [silɑ̃s]

Fig. A. « … »

[silɑ̃s] (n. com. CHUT.)

Le silence n’aurait-il donc plus aucune valeur ? Son utilisation semble devenue surannée à tel point qu’il s’approche souvent de l’outrage.

Le temps présent est à l’émission, à la parole, au flux, au flot au permanent. Le silence incommode s’il se place au milieu de tout ça. Se taire plus de deux secondes est désormais signe de désintérêt ou de mépris dans la conversation, d’inaptitude sociale; prendre le temps d’un silence ne peut être celui d’une contemplation, du soleil qui se couche, de l’être aimé, d’une toile de maître, d’un petit rien.

Non ! Haro sur le silence. Comble, comble, vite ! Parle-moi, dis-moi quelque chose, que je n’aie pas à me taire en retour ! Un silence et je tombe dans le vide.

Des fois j’aime bien me taire, j’entends battre mon cœur.