[vɛspazjɛn] (n. f. ONO.)
Je me considère en partie suranné car j’ai eu l’honneur et privilège (en prime enfance) d’utiliser les vespasiennes dont on peut objectivement dire qu’elles sont elles totalement désuètes.
Je me considère en partie suranné car j’ai eu l’honneur et privilège (en prime enfance) d’utiliser les vespasiennes dont on peut objectivement dire qu’elles sont elles totalement désuètes.
Bien avant Star Wars, ses Jedi, ses « Je suis ton père, Luke », ses « La force contrôler tu dois », ses bestioles poilues vivant sur des planètes improbables sises dans des galaxies tout aussi lointaines que fantaisistes¹, en ces temps reculés donc, existait un lieu exotique et fantastique où il était donné que mon père se rendait régulièrement : Tataouine.
Le gros rouge qui tâche, la piquette du père Lardet, le pinard à Jojo, le picrate qui nettoie, voici le chasse-cousin.
Autant dire que le cousin en question devait être un sacré client pour ne mériter que l’obole d’un coup de rouge plus propre au dernier des vinaigres qu’à trinquer à la vie à la mort. Parce que le chasse-cousin pique et refoule, parce qu’il est encore plus efficace qu’un bon vieux coup de fusil, il boutera le malvenu hors d’ici et fera passer son chemin au convive qui s’improvise trop souvent. D’où son appellation, vous l’aviez bien compris.
🎼🎶Quand Madelon vient nous servir à boire
Sous la tonnelle on frôle son jupon
Et chacun lui raconte une histoire
Une histoire à sa façon🎶
La Madelon pour nous n’est pas sévère
Quand on lui prend la taille ou le menton
Elle rit, c’est tout le mal qu’elle sait faire
🎶Madelon, Madelon, Madelon !🎶
De très sérieuses études menées avec rigueur dans de nombreux banquets d’amicales en tous genres et une veille importante des traditions de salles de gardes l’ont démontré : « La Madelon » se fredonne immanquablement si l’on aborde le terme de gaudriole. Aucune analyse n’a pu à ce jour démontrer le lien causal de l’une à l’autre mais il en est ainsi, la science et sa mesure sont implacables. Comique troupier et gaudriole marchent main dans la main au pays suranné.
Le galantin a un but et un seul. Quitte à passer pour ridicule il fera tout et plus encore pour l’atteindre.
Les pandores.
Rarement, singulier ou pluriel n’auront changé autant le sens. Rarement la présence elle même surannée d’un « s »¹ pour signifier la multitude n’aura été autant lourde de sous-entendus.
En commun, bagatelle(s) ont neuf lettres tout autant surannées que légères.
Oui, je trouve que le doublement du « l » confie de la légèreté, qu’y puis-je ? Mais pour ce qui est du contenu, on se prépare au grand écart : le singulier pour la frivolité, le pluriel pour les peccadilles. À moins que ce ne soit l’inverse, je ne sais plus. C’est à coup sûr ce doute qui l’a (les a) conduite(s) en surannéité cette (ces) bagatelle(s).
Qui plus est bagatelle(s) est difficile à distiller en une conversation, sauf à trouver l’enchaînement avec une voyelle pour souligner immédiatement la présence du fameux « s » et éluder à l’instant toute velléité d’ambiguïté. Imaginez un instant que vous proposiez au cocktail de l’année de partager quelque menue bagatelle à la propriétaire de cette robe fourreau moulante et fascinante…
Bagatelle et bagatelles se sont donc fait la malle du conversationnel. Et l’écrit est d’essence surannée. Moult romans galants ont accueilli le singulier est c’est un doux moment que de s’y replonger de temps à autre. Lisez mes amis, lisez, c’est bon pour l’esprit. Et n’oubliez pas non plus de céder à bagatelle et bagatelles, c’est bon pour les artères.
Le barbon on peut le faire ou on peut l’être. L’un est plutôt pathétique, l’autre est plutôt sympathique. Si l’être semble quelque peu inéluctable, encore qu’on puisse professer à grand voix que n’est barbon que celui qui le mérite, le faire relève de l’abandon. Voilà un bien étrange suranné qui selon l’âge de celui qu’il qualifie prend un sens ou un autre. Le cas est rare c’est pourquoi nous nous y attardons par ici.