Emballez c’est pesé [ɑ̃bale sɛ pəze ]

Fig. A. Emballez c’est pesé.

[ɑ̃bale sɛ  pəze ] (exp. pop. BOUCH.)
Emballez c’est pesé résonne la boucherie Sanzot, le commerçant rougeot, la trogne carrée et la pogne large comme un assommoir.

Emballez c’est pesé c’est le brouhaha du marché le dimanche, le bagout du camelot, le melon à goûter, le petit blanc limé au comptoir avec mon papet.

À noter que l’emballez c’est pesé se déclame, qu’il est destiné à l’ensemble de l’auditoire et non à l’unique cliente à laquelle il paraît s’adresser. Oui j’ai bien écrit cliente car il est tout de même évident qu’il se veut marque d’une virilité claquante. Emballez c’est pesé est au commerce de proximité ce que le jet d’urine patte levée est au clebs de nos faubourgs. Une marque de territoire.

La grande distribution et ses habitudes policées ont banni l’emballez c’est pesé des tristes linéaires blafardés au néon désormais animés au strip-tease vulgaire des miss de foires à la betterave encouragées par des brailleurs à micro saturé de Larsen.

Vous pouvez me refiler tous les 30% de produits en plus, me placer le 4ème gratuit sous la contrainte, me forcer à en prendre 1 kilo quand j’en voulais 100 grammes, vous n’aurez jamais la faconde d’un emballez c’est pesé bien balancé, ce n’est pas un truc qui se travaille.

Et c’est tant mieux.

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