Pouss-Pouss [pus pus]

Fig. A. Pousse-pousse à ne pas confondre avec Pouss-Pouss.

[pus pus] (marq. dep. GLAC.)
Je connais deux zones majeures de notre chère planète possédant une accointance particulière avec le pousse-pousse, et une zone dédiée quant à elle au Pouss-Pouss.

Je vous vois effarés mais non, je ne finasse pas avec l’usage du « e ».Une bonne partie de l’Asie est encore mue par la force humaine tractant ce bien curieux engin pour le petit occidental que je suis qu’est le pousse-pousse¹, et à Madagascar la ville d’Antsirabe, extraordinairement surannée par ailleurs¹, voit un grand nombre de ces mêmes pousse-pousse s’agiter dans ses rues.

Ça c’est pour les deux premières zones.

La troisième est plus ténue en termes géographiques mais se situe en général sous le soleil. En cette zone le chercheur en suranné trouvera le Pouss-Pouss, sorbet idoine pour épancher sa soif et retrouver un petit peu de fraîcheur bienveillante.

Si tu possèdes une machine à remonter le temps te permettant ainsi d’accéder aux époques surannées, tu devrais me trouver haut comme trois pommes à toute proximité. Voilà, le petit bonhomme avec de la glace qui coule sur les doigts (si tu as goûté au Pouss-Pouss tu vois ce que je veux dire), c’est moi !

Il nous faut bien l’admettre ici, le Pouss-Pouss était un coup fabuleux du packaging et du marketing pour nous faire passer une vessie pour une lanterne.

Mais ne boudons pas pour autant ce plaisir de le commander au glacier qui ouvrira son congélateur à porte transparente et attrapera le parfum choisi (personnellement je suis plus orange que citron mais vous êtes mes invités et votre choix sera le bon). Il nous faudra ensuite enlever l’opercule fixé avec ses froncements latéraux eux aussi surannés (eh bien oui, le froncement c’est suranné comme une jupe plissée, et puis c’est tout). Et trouver le moyen de pousser délicatement la tige pour faire poindre quelques millimètres de glace et commencer à déguster.

Attention ! Si tu n’as pas l’expérience tu risques de briser cette tige fragile ou plus grave encore de propulser le cylindre tout entier hors de son carcan de carton ! Et là c’est le drame…

Pouss-Pouss tombu, Pouss-Pouss foutu comme disaient les anciens.

Pouss-Pouss est un cauchemar pour mes parents, militants hygiénistes de la première heure, porte-paroles du « lave-toi les mains avant de passer à table », activistes du « essuie-toi la bouche avec ta serviette », partisans du « pas de bisou avec ta bouche collante ».

Aussi l’accession au Graal est-elle le fruit d’une quête complexe exigeante et ingrate. Il me faudra user de la ruse, de la sagesse, de l’entregent parfois. Un Pouss-Pouss se gagne à la sueur et à l’effort.

Aujourd’hui c’est uniquement moi qui décide, aussi quand il fait chaud je vais chez Berthillon. C’est plus chic. Mais entre nous on se marre nettement moins.

¹Que les bien-pensants qui affûtent leurs diatribes post-colonialistes face à ces quelques mots que je veux bienveillants veuillent bien sortir, je n’ai que faire de leurs poncifs et surtout rien à leur prouver. Ami lecteur tu m’excuseras pour cette saillie soudaine mais récemment encore comme je publiai une image de Tintin en larmes empruntée à Hergé (c’était le 22 mars 2016, Bruxelles), un imbécile de niveau compétition ne trouvait rien d’autre à me rétorquer que je faisais l’apologie du racisme et du sexisme en mettant en avant ce personnage iconique de la BD du plat pays. S’il savait, ce médiocre…

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