C’est parti mon Kiki [sè parti mô kiki]

C'est parti mon Kiki

Fig. A. Mémère à son Kiki. Archives SPA.

[sè parti mô kiki] (loc. verb. GO)

Qui est Kiki ? Là est bien la question.

Là est même l’unique question puisque le Kiki en question appartient à celui qui use de l’expression, et que dans un tel cas il est de bon ton de savoir qui il est. On imagine en effet assez mal le Kiki de quelqu’un partir avec lui sans connaître le pedigree du coco.

C’est pourquoi c’est parti mon Kiki exige définition.

La plus logique explication, la plus plausible, la plus rigoureuse peut-être, nous est fournie par le poète : il était où, hein, il était où ? 🎶 Où il était le gentil ti Kiki¹ ?🎶
Kiki est ici un cabot, c’est évident. Et Kiki a tendance à partir, creusant sous la barrière pour faire l’école buissonnière. C’est parti mon Kiki pourra interpeller le canidé avant l’évasion ou, au choix, constater simplement le forfait.

Une deuxième thèse fait de Kiki un micheton, Kiki devenant dans ce cas le prénom générique du client.

C’est parti mon Kiki donnerait alors le go aux réjouissances tarifées, le bon déroulement de celles-ci nécessitant un déplacement vers un lieu plus intime que le beau milieu de la rue Saint-Denis. Moins poétique que la première proposition, cette idée n’en est pas pour cela à exclure.

Précisons que Kiki est aussi le petit nom du mari, c’est parti mon Kiki résonnant ce faisant comme une petite ironie de la part de ces dames à la vertu légère accomplissant leur devoir conjugal avec leur conjoint de l’instant.

Enfin, troisième et dernière acception, c’est parti mon Kiki nous viendrait du jargon des garçons bouchers, le fameux louchebem, le kiki désignant divers abattis et vulgaires morceaux de barbaque tout juste bons à composer le frichti, et encore faut-il se dépêcher de les cuisiner sous peine de problèmes intestinaux.

Dans chacun de ces cas, c’est parti mon Kiki nous dit qu’il faut y aller, se mettre en branle et s’activer fissa. Tous convergent en quelque sorte sur le fait que le Kiki doit s’élancer et se hâter, c’est déjà ça.

C‘est parti mon Kiki déclinera à l’orée de la modernité qui, voulant épater les foules en montrant qu’elle cause l’angliche, elle, s’entichera de go. Initialement réservé aux parachutistes américains sautant sur Sainte-Mère-Église, go débarquera c’est parti mon Kiki du langage à son unique profit.

La concision de l’ordre y gagnera. La truculence y perdra. Il faut savoir choisir.

¹Le Youki, paroles de Richard Gotainer, musique de Claude Engel, 1984.

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