Catégorie : Élégances

Être habillé comme la chienne à Jacques [ètr‿ abijé kòm la Sjèn‿ a Zak]

Être habillé comme la chienne à Jacques

Fig. A. Chienne habillée.

[ètr‿ abijé kòm la Sjèn‿ a Zak] (loc. can. MOD.)

Sous les latitudes de la Belle province se sont créées des expressions que la mère patrie française a souvent tenté de récupérer, hors prononciation évidemment tant leur tonalité nasale et chantante est impossible à reproduire pour le natif de Loches ou de Montauban (mais ceci est une autre histoire).

Pommadin [pòmadê]

Fig. A. Pommadins devisant sur les précipitations saisonnières.

[pòmadê] (loc. péjor. COIFF.)

S‘il est une caractéristique identifiable des années surannées c’est bien celle de l’ordonnancement capillaire, que celui-ci soit laissé à la libre appréciation du Flower Power et de ses hérauts hippies, à la rigidité millimétrée par le règlement du 1er RPIMa, conscription oblige, ou à l’expertise maniérée du pommadin du quartier.

Proposer la botte [pròpozé la bòt]

Proposer la botte

Fig. A. Femmes à bottes. Circa 1965.

[pròpozé la bòt] (loc. libid. ESCRI.)

Du bruit que font celles des barbares marchant au pas de l’oie à celles de foin au cœur desquelles il est pour le moins agréable de faire la sieste en passant par celles de sept lieues, les bottes occupent une place de choix dans le bréviaire suranné.

To put on the Ritz [to py ɔ̃ tə ʁits]

Aussi étrange que cela puisse paraître, l'anglais a su contribuer au langage suranné.

Fig. A. Put on the Ritz.

[to py ɔ̃ tə ʁits] (loc. hôte. FIEST.)
Lat. putatis ritzum.

La langue de l’Anglois mâtinée des apports de celle de ses cousins chercheurs d’or et zigouilleurs d’Indiens du nord de l’Amérique peut, en de rares occasions, apporter une contribution au parler désuet.

Chercher une belle-mère [SèrSé yn bèlmèr]

Fig. A. Catherinettes habillées pour chercher une belle-mère. Au second plan : des regards concupiscents.

[SèrSé yn bèlmèr] (loc. marit. VÊT.)

Si l’on en croit le langage suranné et ses adages sentencieux, l’habit ne ferait pas le moine mais plutôt la bru.

Se péter les bretelles [se pété lé bretèl]

se péter les bretelles

Fig. A. Homme satisfait de lui-même.

[se pété lé bretèl] (expr. auto-satis. QUÉB.)

Si c’est originaire de la Belle Province c’est nécessairement suranné puisqu’en cette terre résonne la langue française du XVIIᵉ (avec quelques inflexions et évolutions évidemment, mais ceci est une autre histoire).