Catégorie : Sciences

Être pressé comme un lavement [ètre présé kòm ê lavmâ]

Être pressé comme un lavement

Fig. A. Colon lavé de Louis XIII.

[ètre présé kòm ê lavmâ] (loc. verb. CACA.)

Il aura fallu attendre que le XVIIe siècle (toujours tout feu tout flamme en matière d’innovations amusantes) invente l’injection colonique d’un liquide par voie rectale avec une seringue à piston pour que naisse le clystère.

En avoir sous les bigoudis [ân- avwar su lé biɡudi]

Fig. A. Chrysale, Acte II, scène 7.

[ân- avwar su lé biɡudi] (loc. capill. COIFF.)

Il n’est pas bien honnête, et pour beaucoup de causes,
Qu’une femme étudie et sache tant de choses,
faisant – mauvaise – foi depuis 1672 et la tirade de Chrysale (in Les femmes savantes, Acte II, scène 7), il est logique que le langage suranné ait repris un peu de cet esprit pour souligner celui des femmes.

Se frotter le cul au panicaut [se fròté le ky o paniko]

Fig. A. Rabelais délivrant une ordonnance. Gustave Doré, 1854.

[se fròté le ky o paniko] (loc. verb. ALANGU.)

Vrai moyen d’avoir au cul passion, selon le bon docteur Rabelais, se frotter le cul au panicaut n’est pas restée dans la langue comme une recette aphrodisiaque réputée.

Cracher sa Valda [kraSé sa valda]

Fig. A. VALDA.

[kraSé sa valda] (loc. verb. PHARMA.)

1904. Cracher sa Valda date du début du XXᵉ siècle, nous sommes formels. L’expression est d’autant plus aisée à dater que l’on connaît tout de l’invention de Henri-Edmond Canonne¹, pharmacien du 49 rue de Réaumur, Paris. Sa date et sa composition.

En Papagosse (où les chiens chient de la poix) [â papaɡòs]

Fig. A. Évocation de la Papagosse sur une carte avec un dragon à tête de chien. Musée de la Marine, Paris.

[â papaɡòs] (n. com. GÉO.)

Terra incognita. Hic sunt dracones¹ si l’on en croit les cartographes des premières années surannées.

Contrées du cœur de la lointaine Afrique, antipodes exotiques où les hommes se nourrissent de chair humaine, îles aux fruits aphrodisiaques et aux femmes lascives…

Modem 56 kbits/s [mòdèm sêkât-sis kbits]

Fig. G. Dzing-dzingue-boing-boing-boing-twiiiiiiiiit.

[mòdèm sêkât-sis kbits] (n. com. TECHNO.)

Non, ami djeuns’ féru de chose publique, Modem n’a pas toujours été un parti politique.

De son nom complet Modem 56 kbits/s (il existe d’autres versions numérotées différemment mais nous nous concentrerons en cette définition sur Modem 56 kbits/s) il fut avant tout un dispositif électronique convertissant données numériques en données analogiques et vice versa. Et, ce faisant, le lien indispensable aux premiers Internets…

Donner du baume de Galaad [dòné dy bom de ɡalaa]

Fig. A. Riches hommes plaignant les pauvres.

[dòné dy bom de ɡalaa] (loc. verb. DEU.)
SYN. Inagir.

Cedronella Triphylla canariensis. Son feuillage vert et ses fleurs roses font le parfum camphré si caractéristique de son baume. Plante quasi miraculeuse qui guérira l’eczéma, l’asthme, les bronchites, régulera la tension artérielle, et dont on obtiendra tous les miracles pour peu qu’on l’implore correctement puisque après tout son onguent est biblique.

Marchand d’orviétan [marSâ dòrvjétâ]

Marchand d'orviétan

Fig. D. Marchand d’orviétan faisant l’article devant un parterre de malades.

[marSâ dòrvjétâ] (n. com. PHARMA.)

Nous devons à Jérôme Ferrante, apothicaire de pacotille originaire d’Orvieto (Italie), le breuvage guérisseur de tout (gale, peste, goutte, vérole, rougeole, etc.) qui donna naissance à la fameuse expression désignant tout charlatan vendeur d’impossibles solutions : marchand d’orviétan.

Comme truie en épices (s’y entendre) [kòm trÿi ân- épis]

Comme truie en épices

Fig. A. Gilbert Ducros (1928-2007) se décarcassant.

[kòm trÿi ân- épis] (expr. déprec. GRUÏÏÏ)

La grosse cochonne est peu appréciée des sachants. À tel point que les tenants du savoir bien gardé ont créé leur expression méprisante la plus forte sur la base d’un parallèle avec la femelle du porc. C’est dire !

Être de la couille de loup [ètre de la kuj de lu]

couille de loup

Fig. A. Ombre chinoise peu crédible, dite en couille de loup.

[ètre de la kuj de lu] (loc. verb. TESTICU.)

Bien qu’issu de la toujours compliquée à prononcer (et à écrire) famille des renonculacées, l’hellébore avait tout pour plaire : des vertus médicinales, un nom qui en impose, des pétales d’ampleur, et même un jour attribué dans le calendrier républicain (le onzième de pluviôse).