Catégorie : Faits divers

Fumer sans pipe [fymé sâ pip]

[fymé sâ pip] (gr. verb. TABA.)
Saperlipopette s’écriait ma grand-mère quand elle considérait que la limite de l’interdit avait été atteinte par quelque interprétation un peu trop créative du règlement ou du savoir-vivre. Quand elle passait à « nom d’une pipe en bois » il fallait filer fissa et adopter un profil bas pour le restant de la journée, a minima.

Mort aux vaches [mòr o vaS]

Fig. K. Slogan pro-rien. Années 80.

[mòr o vaS] (meuh. POLIC.)
Certes j’étais un enfant de la ville et en dehors du Luco où je chevauchais poneys sauvages et ânes têtus je ne croisais guère d’animaux, mais j’avais à l’occasion de séjours répétés dans les belles campagnes de nos régions de France pu admirer de paisibles bovidés domestiques à cornes à plus d’une reprise.

Doigts de morts [dwa de mòr]

Doigts de morts

Fig. L. Main droite. Instit. médico-légal.

[dwa de mòr] (salsif. CUIS.)
Bien que la mercatique maline et férue de nouveautés ait décidé de s’emparer du sujet, même s’il demeure embryonnaire il faut bien l’avouer, je peux en tant qu’expert vous certifier que les légumes aussi peuvent être surannés. Depuis quelques mois rutabagas, topinambours, pâtissons et coloquintes font les délices des explorateurs en cuisine désuète et les gros titres des émissions spécialisées.

Perniflard [pèrniflar]

Perniflard

Fig. A. René, tu nous mets de la glace, de l’eau fraîche et tu nous sers un Perniflard !

[pèrniflar](subst. 51°)

S‘attaquer à la définition d’un pan suranné de la culture populaire française n’est pas chose aisée.

Coller aux basques [kòlé o bask]

Fig. A. Codex montrant un Seigneur et tous les courtisans lui collant aux basques.

[kòlé o bask] (gr. verb. EUSKA.)

À la courtoise époque surannée dite de la Renaissance, le gentilhomme qui se targuait d’être à la mode se devait de porter un pourpoint. Cette veste courte et matelassée (ancêtre de la veste d’intérieur en soie matelassée) mettait en valeur tout physique quelconque avec ses épaules rembourrées et permettait au courtisan de faire se pâmer la damoiselle corsetée. Et c’était d’autant plus efficace qu’il était porté avec de longues pièces d’étoffes, précieuses de préférence, qui y étaient attachées et tombaient jusqu’au sol.

Dernière station avant l’autoroute [dèrnjèr stasjô avâ lotorut]

[dèrnjèr stasjô avâ lotorut] (signal. A6)

La belle infrastructure autoroutière qui jalonne les monts et vaux de France n’a pas toujours été aussi dense que le moderne voyageur qui traverse le pays pourrait le croire. Il était une époque désormais surannée où le ruban à plusieurs voies, glissières de sécurité et aires de repos tous les dix kilomètres, ne reliait que quelques préfectures régionales à notre grande capitale. C’était le temps où l’on utilisait les routes nationales pour partir en vacances et pour rejoindre un moment ou un autre la pratique autoroute car elle savait comment aller vers le soleil puisqu’elle en portait même le nom.

Avaler l’Auvergnat [avalé lovèrNa]

Fig. 1. Premier exemple connu d’avaler l’Auvergnat. Ier s.

[avalé lovèrNa] (exp. relig. COMMU.)
Ne possédant qu’une vision très parcellaire des choses de la pompe religieuse principalement organisée autour de mariages joyeux mais pénibles (puisqu’il ne s’agit jamais du mien) et d’enterrements tristes mais commodes (puisqu’il ne s’agit jamais du mien), la chronique de ce jour comportera probablement quelques approximations que vous voudrez bien, au choix, me pardonner ou corriger. Dans le pire des cas, si je vous semble par trop impie n’hésitez pas à me vouer aux gémonies.

Beurrer le marmot [bëré le marmo]

Fig. H. Interrogatoire suspect. Musée de la Préf. de police.

[bëré le marmo] (verb. prem. gr. POLIC.)
C‘est la maison poulaga qui régale. Ce n’est pas tous les jours, profitons-en.

À trop fréquenter les bas-fonds pour en chasser les mauvais garçons, la maréchaussée a souvent fabriqué son langage à base d’argot des faubourgs et d’expression des fortifs. Imagée comme toujours cette langue s’est perdue dans les archives du 36 pour y demeurer surannée.

Faire sa Sophie [fèr sa sòfi]

Faire sa Sophie

Fig. A. Petite fille apprenant à faire sa Sophie. Collec. privée.

[fèr sa sòfi] (expr. fam. CHIEU.)

En 1971, 11 208 Sophie naissent en France. C’est l’apogée de ce vieux prénom déjà très largement porté dans les antiques contrées grecques et romaines.